Depuis quelque temps, l'actualité nationale ne m'inspire que désenchantement, désolation et malaise profond. Aborder les questions du jour me pèse de plus en plus, un étrange sentiment d'amertume m'étreint les idées, jamais ressenti, même lors des années de plomb de l'ere Ben Ali, devant la tournure ubuesque que prennent les événements politiques, référendum, constitution, loi électorale, approche des élections législatives et négociations syndicales avec un gouvernement des plus insaisissables.
Le contexte économique avec ses pénuries de denrées alimentaires de base et l'inflation galopante ne peuvent que menacer la paix sociale.
Deux camps "d'opinion" s'affrontent âprement, celui particulièrement dogmatique en faveur du processus et vision de gouvernance présidentiels et l'autre contestant son accaparement des pouvoirs et son glissement vers une voie unilatérale de pouvoir personnel et autres dérives sans contrepouvoir législatif et indépendance judiciaire garants de l'équilibre institutionnel d'un état démocratique.
Une classe politique en suspension d'activités réelles sauf de s'opposer puisque honnie et totalement rejetée par un exécutif qui refuse le dialogue et persiste dans le déni de son existence et contribution à la vie politique du pays .
Un tableau en deçà des potentiels humains que recèle la Tunisie dans tous les domaines et qui se retrouvent bloqués parce que les choses n'avancent pas, elles piétinent en raison de la reconfiguration des textes constitutionnels, des lois sur mesure, du déni de l'économie qui va inéluctablement rattraper le dit politique et la sempiternelle fascination doublée de soumission à la représentation du pouvoir qui perdure depuis plus de 60 ans par impuissance ou par opportunisme d'une frange de notre société.