On est en guerre paraît-il ?! De quelle guerre parle le chef du gouvernement ?! La guerre des mots ou des mesures molles et non appliquées ?! Pour qu'il y ait une guerre, il faut 2 belligérants, une stratégie de guerre, un arsenal de guerre, un front ou plusieurs fronts. Un état-major unifié pour diriger la guerre.
Il n'y a rien de tout ça, il y a un seul ennemi : le Covid-19 qui sévit face à une vaillante armée blanche pas suffisamment armée et une infrastructure hospitalière au bord de la surcharge. Une population livrée à elle-même, à sa conscience, à son libre arbitre.
Nos gouvernants sont gouvernés par la peur de déplaire aux acteurs économiques, aux hôteliers, aux restaurateurs, cafetiers et tenanciers de bars, aux lobbys financiers... Ils n'ont pas peur de l'effondrement de l'économie, elle est déjà chancelante, ils n'ont pas peur du chômage et de la dégradation des conditions matérielles de vie des tunisiens dans la précarité, ils sont figés dans l'immobilisme et l'incapacité de prendre des mesures fermes pour endiguer cette situation extrêmement critique.
Pourquoi l'argent du budget alloué au Covid n'a pas été consacré à construire des hôpitaux préfabriqués, des lits de réanimation, du matériel pour le personnel soignant notamment pendant la période d'accalmie de l'été dernier en prévision d'une nouvelle ou véritable vague du virus ?
Pourquoi cet argent n'a pas servi à mettre en œuvre des points de distribution de masques gratuits dans plusieurs villes et communes dans les quartiers populaires, les stations de transport en commun, les marchés, les écoles, les universités ?
Cet argent dont il ignore totalement la teneur en annonçant fièrement qu'il n'a pas été touché et se trouve de fait en contradiction avec son ministre de la santé qui affirme qu'une part a été dépensée ?!?! Des mesures simples à improviser, décider et appliquer. On n'est pas dans une guerre ! On est dans une situation de "chaise vide" politique et de politique sanitaire.
Il n'y a pas de stratégie sanitaire, on est dans les mesurettes du MDL, masque, distanciation et lavage de mains. MDL que le chef du gouvernement préconise comme politique de résistance d'état alors qu'il dispose d'un conseil scientifique qui n'arrête pas de lancer des alertes et que des mesures pratiques de réorganisation de l'horaire administratif, de télétravail pour le privé, d'alléger les cours scolaires et universitaires ou de les arrêter momentanément et d'autres peuvent être décidées.
On est à presque 53.000 contaminés et presque 1000 personnes décédées et la vague est de plus en plus déferlante. A ce rythme, le confinement général tant craint et prohibé sera une nécessité absolue.