24 janvier 2014 Notre Constitution a été adoptée avec 179 voix, 2 abstentions, aucune voix contre et 36 députés absents. A mon sens, la totalité de nos élus ont vécu une épreuve de feu unique dans son genre, dans un contexte de démocratie transitionnelle dont l'importance et incidence historiques les a dépassés voire transcendés.
Pour un grand nombre de nos élus, profanes, nouvellement recrues au sein des partis politiques, introduits par le hasard des événements, la rédaction de ce texte fondateur a été une aventure rocambolesque, riche en découvertes et enseignements divers sur ce que recèle l'univers de la Politique.
Pour certains politiques chevronnés, cette expérience législative a été l'opportunité idéale pour développer leurs accointances et affinités politiques latentes avec certains adversaires d'hier et éventuels alliés de demain.
En ce qui concerne d’autres, cette mise à l'épreuve individuelle et collective a révélé leurs égos et ils s'y sont adonnés corps et âmes jusqu'au paroxysme de leurs personnalités et stabilité neurologique. Il y a également ceux qui se sont appliqués à détenir les orientations politiques et identitaires et à apposer leur imprimatur. In fine, ces derniers, ont opté pour le compromis dont personne n'est dupe mais qui arrange les affaires de tout le monde.
L'œuvre est en définitive, un texte durement négocié en ce qui concerne les questions fondamentales, duquel se dégage un parfum de compromis politiques en vue des échéances électorales et annonciateur d'une reconfiguration, faîte dans les coulisses, du futur paysage politique tunisien.
Les experts constitutionnels ne sont pas franchement mécontents puisque y figurent entre autres articles "positifs" ; le respect des valeurs républicaines et démocratiques fondamentales, une laïcité made in Tunisia et l'égalité des sexes devant la loi. Le Référendum a été évité de justesse.