L'extrême gravité de la situation sanitaire dans laquelle nous nous trouvons est essentiellement imputable à l'absence de prise de décisions de mesures radicales et conformes à l'urgence aux différents moments où il fallait les prendre, acte fondamental qui aurait pu nous éviter cette escalade de contaminations du virus Covid-19 et de décès de milliers de tunisiens.
Aujourd'hui, la situation est éminemment grave, un cri d'alarme des plus honnêtes a été émis par un médecin et membre de la commission scientifique : « la situation n'est plus sous contrôle ! L'infrastructure globale de santé est saturée, l'armée blanche est épuisée et bientôt, les tunisiens contaminés ne pourront plus être hospitalisés et mourront dans la rue ».
La tragédie italienne nous guette, non seulement les mesures idoines n'ont pas été prises à temps mais le chef du gouvernement semble être figé dans son refus de décréter un confinement général de 15 jours à trois semaines pour des raisons économiques et sociales.
Résultat des comptes, c'est l'hécatombe, 100 morts hier, aujourd'hui 6.000 morts depuis le début de l'épidémie et le drame est loin d'être fini. La mortalité exponentielle est parmi nous et l'effondrement des capacités de santé publique et privée est à nos portes.
La crainte de l'effondrement économique et ses répercussions sociales est devenue presque secondaire car les vies humaines qui tombent tous les jours sont annonciatrices d'une véritable catastrophe humaine. Bien plus grave et fondamentale.
C'est au gouvernement de prendre ses responsabilités et de décréter les mesures radicales imposées par l'urgence du moment et de les assortir de mesures sociales appropriées et de veiller à leur stricte application par les citoyens tunisiens. Assez de politique politicienne, il faut s'atteler immédiatement à la sécurité vitale des tunisiens et les protéger de ce péril selon les prérogatives que vous confère la constitution tunisienne et le devoir national qui vous incombe.
Un échec politique se paie par un départ ou une éviction mais l'absence d'assistance d'un Peuple en Danger est un acte criminel et ne peut rester dans l'impunité.
Les familles des tunisiens décédés vous le reprocheront un jour et vous aurez à répondre de cette absence de politique de protection sanitaire nationale.
J'exhorte ce gouvernement à prendre ses responsabilités en ce moment gravissime afin de remédier à cette escalade épidémique aux conséquences humaines désastreuses.