Quand je l'ai vu apparaître, l'espace d'un instant de candeur, j'ai cru qu'il allait enfin assumer ses responsabilités de chef du gouvernement et nous annoncer, nous, peuple tunisien, des mesures sanitaires à la hauteur de l'urgence nationale. Et bien Non ! Quelle naïveté et espoir archaïque que de songer un seul instant que la situation sanitaire puisse être une priorité ! C'est le remaniement ministériel qui prime ! à chacun ses préoccupations et impératifs.
Nous, nous avons le port du masque et le protocole sanitaire à respecter pour sauver nos vies et celles de nos familles et la planète politique a ses propres soucis, ses projets et ses ambitions pour survivre à la compétition des chaises musicales politiques.
Je suis pleinement convaincue qu'il y a une infime partie de la population tunisienne qui s'intéresse à ce remaniement et qui croit en son efficience. Le reste est happé par ses contraintes quotidiennes et notamment le danger du virus que le Mechichi appelle intimement Corona sans évoquer sa qualité de virus.
Les tunisiens sont fatigués, lassés de ces tours de prestidigitateur sans intérêt et intérêt national. Ils ne sont pas dupes de cette comédie d'apprentis politiques et de commis de l'administration profonde. À vrai dire, la plupart des profils des ministres proposés, sont pour moi et pour beaucoup d'autres tunisiens, sans vouloir les offenser, mais en démocratie le peuple est souverain dans l'appréciation de ses préposés à la gouvernance, d'illustres inconnus dont le choix relève plutôt de la convenance et proximité personnelles.
Présentement, comme diraient nos amis et frères sub-sahariens du continent africain, notre attention se concentre sur le Ministre de la Santé, dont la mission s'avère la plus importante et la plus ardue, il est professeur en gynécologie, doyen de la faculté de médecine de Sousse et chef du service gynécologie obstétrique de l'hôpital Farhat Hached, qu'Allah et la commission scientifique l'aident à élaborer une stratégie sanitaire nationale digne de ce nom et de l'urgence extrême dans laquelle nous vivons.