Encore une fois l’Amérique du Sud est au programme. Dès début à la fin du mois d’octobre, cap sera mis sur l’Equateur et les lointaines iles des Galápagos. Petit pays du cône nord-ouest de l’Amérique du Sud, entre pacifique et Amazonie, l’Equateur est traversé de bout en bout par la cordillère des Andes. L’Equateur est un condensé de l’Amérique andine. Largement métissé il a été violenté et tourmenté par la conquista espagnole. Il a émergé dans les temps modernes, meurtri par trois siècles de convulsions et de soubresauts politiques. Pas loin de cent caudillos et dictateurs se sont succédés depuis lors alors que le pays s’enfonçait dans le marasme du sous-développement, de la misère et de la dépendance.
L’équateur était surtout accablé par une dette abyssale et le service de celle-ci hypothéquait toute espérance de développement. Les trois dernières décennies, de 1970 à 2007, date d’arrivée au pouvoir de Raphael Corréa, l’état équatorien avait remboursé 172 fois le montant de la dette accumulée par la dictature alors que le volume de la dette a été multiplié par 53. Le service de la dette représentant 50% du budget de l’état. Pire encore, alors que l’équateur devenait exportateur de pétrole, le FMI et la banque mondiale exigeaient, dans des feuilles de route, c’est à dire des diktats, déguisés en plans d’austérité, que 70% des revenus du pétrole soient affectés au service de la dette, 20% à la stabilisation du prix du pétrole et 10% seulement aux investissements sociaux.
C’est sous Corréa et tout récemment qu’un audit intégral de la dette décréta celle-ci pour une large part illégale et illégitime, réussissant la prouesse de faire passer la dette de 24% à 11% du PIB et réussissent à affecter 80% des revenus du pétrole à l’investissement social et seulement 20% au paiement de la dette. Aujourd’hui l’Equateur n’a plus recours à l’emprunt.
Deux semaines à sillonner l’Equateur de long en large, une semaine à caboter dans les îles Galápagos. L’année dernière j’avais vécu un moment de grâce auprès de moais de l’île de Pâques. Cette année aux Galápagos j’irai au devant de ces îles de légende, le paradis insulaire, lointain, isolé et encore immaculé. Darwin, la sélection naturelle, le créationnisme, l’intelligent dessein, le moment de revisiter ses fondamentaux et de ré-interroger ses convictions.
La suite dans les carnets de voyage.