Il y a quelques mois, Chahed paraissait comme le candidat irrésistible celui qui allait tout écraser, tout gagner. A lui les présidentielles avec la bénédiction et le soutien actif d’Ennahdha, à son parti la majorité parlementaire...
L’homme, un néophyte à qui on ne connaissait aucun engagement politique du temps de Ben Ali avait tâté de la politique de-ci de-là, après la révolution, en dilettante et du bout des doigts. Il s’est trouvé à la tête du gouvernement dans des conditions rocambolesques de révolution de palais, à la grande surprise générale, l’homme étant un inconnu notoire.
Son registre, 3 ans de gouvernement, est un échec total et complet. Son gouvernement d’une longévité remarquable avait pourtant bénéficié d’une relative paix sociale et d’une confortable majorité parlementaire.
Il fut le gouvernement le plus nul, le plus médiocre. Les Tunisiens savent comment, sous son règne, la classe moyenne a été broyée, comment on a manqué de médicaments pour la première fois, comment l’euro a atteint des cimes avec un dinar réduit à quasi rien.
Cet homme, symbole de la mal gouvernance (6 mois après sa démission nous n’avons toujours pas de ministre de la santé) et d’échec économique, il suffit de voir les chiffres, était pourtant donné gagnant dans tous les cas de figures .
Une formidable machine de propagande et un parti néo créé pour l’occasion s’étaient employés à maquiller les échecs et faillites en succès et triomphes.
La catastrophe, pour Chahed, a été la mort inopinée du chef de l’état et l’inversion du calendrier électoral. Du coup l’entrée en lice de plusieurs candidats de son camp, qui ne sont pas près de lui pardonner ses « petits meurtres » la trahison de son bienfaiteur, la tentative de modification de la loi électorale, l’atomisation de son camp et surtout le retrait du soutien d’Ennahdha, font qu’aujourd’hui le candidat Chahed est un candidat démonétisé.
La machinerie d’argent et de propagande digne de l’agit-prop à force de contre-vérité et de manipulation qui s’était employé de faire de Chahed, un médiocre chef de gouvernement en un président de la république à élire triomphalement est aujourd’hui échec et mat, son candidat à bien explosé en vol.