Il y a peu, 2 à 3 mois, vilipendé par les facho-destouriens, Ghannouchi, président du parlement, était quasiment une bête de cirque, l'homme ne pouvait même plus s'asseoir à son siège.
S'il avait sauvé sa tête lors du vote de défiance c'était au prix de tractations avec un parti pour le moins non recommandable où l'on ne pouvait que laisser beaucoup de son âme.
Détesté et sauvé de justesse il donnait l'impression d'un noyé que l'on extirpait d'une mare du bout des doigts.
Beaucoup d'entre nous avaient espéré que revenu à la raison et après avoir estimé que l'honneur était sauf Ghannouchi allait se résoudre à démissionner de son poste de président du parlement.
Et voilà qu'il nous parle de son cuir tanné comme un défi à sa contestation interne de plus en plus grandissante.
Rêver d 'une démission spontanée c'était sans compter avec la maladie, l'abominable maladie du pouvoir qui vous broie qui vous ronge qui vous fait croire que vous êtes unique, que vous êtes indispensable. Ghannouchi est de ceux-là.
L'homme est convaincu de son rôle et de sa mission. Il se rêve en destin national,
Encensé et tenu pour un fin tacticien cela lui avait tourné la tête, il avait tout simplement fourvoyé son parti dans une politique d'alliance où l'opportunisme est la règle. Seul détenteur des cordons de la bourse il se voyait omnipotent, omniscient et omniprésent mais dans son parti il y a de moins en moins de militants et de plus en plus d'affidés et de clients.
Alors qu'au sein de son parti ils sont de plus en plus nombreux à vouloir son départ de la tête du parti Ennahdha, l'homme s'arc-boute et répond par le mépris et la morgue de ceux qui croient que l'usure ne les atteint pas.
Ghannouchi est aujourd'hui une charge pour son parti et pour la Tunisie.