Le voyage de retour, long de deux jours : Baltra (Galápagos), Guayaquil (Equateur), Madrid, Paris, Tunis ...... Sousse.
La douce, l'agréable et l'incommodante impression de ne pas savoir quel jour on est.
Retour au pays, retour au travail, retour au quotidien, le rêve derrière soi........ Une halte et on repart vers d'autres cieux, d'autres horizons.
Être un bon touriste aux Galápagos !
Même si le touriste qui débarque aux Galápagos s'acquitte sans rechigner des 100$ exigés à l'entrée du territoire, même s'il est mu de toutes les bonnes intentions de la terre, attentif, précautionneux et respectueux de l'environnement, il ne peut s'empêcher de ressentir un indéfinissable malaise ; sa venue n'est pas la bienvenue ; le tourisme mettant en danger la survie des Galápagos. Outre le fait que la population locale détériore inéluctablement le territoire, c'est surtout la pression touristique qui le menace gravement. En 1970 seuls 4500 touristes ont débarqué aux Galápagos. Actuellement plus de 200 000 touristes visitent annuellement l'archipel.
• Pour les cohortes de touristes règles et usages sont répétés, placardés, affichés :
- Inspectez vos semelles à l'entrée, n'importez aucun aliment, aucun fruit, aucun légume frais de crainte de transporter des insectes.
- Ne déplacez rien, n'emportez aucun élément naturel.
- Ne touchez pas les animaux, ne les effrayez pas.
- Marchez dans les pistes balisées, restez en deçà des piquets, ne campez pas……. Le guide est obligatoire ….. Etc
-A la fin n'hésitez pas à dénoncer tout ce qui est douteux ; des numéros de téléphone sont à votre disposition.
Ceci pose le problème de la grande fragilité et de la vulnérabilité de ces sites ouverts au tourisme mondial, de leur survie plus ou moins engagée. J'avais mesuré l'ampleur de ce problème au Pérou, au Machu-Pichu où le tourisme, bien que filtré à l'extrême dégrade inéluctablement le site qui s'enfonce de plus en plus. L'optique actuelle est de réfléchir sur la fermeture de ces sites à la manière du site de Lascaux, grottes préhistoriques également classées et dont les peintures rupestres se détérioraient jusqu'à quasi disparition. Le site a été fermé et reproduit à l’identique.
Le site de substitution, "Lascaux II", est aujourd'hui totalement ouvert au public. On ne saurait faire la même chose pour le Machu-Pichu ou les Galápagos sauf à mettre ces sites en "jachère" à la manière des terres agricoles ; le tourisme étant permis et encadré 1 an sur 5 ou peut-être d'envisager une fermeture définitive avec comme substitution un tourisme virtuel aujourd'hui possible avec les moyens fabuleux de l'informatique et des effets spéciaux.
Être touriste aux Galápagos est un privilège, c’est y être tout en souhaitant ne pas y être.
C'est y être avec ferveur avec un indéfinissable sentiment de culpabilité ; un rare privilège tout de même.