L’Amazonie est appelée en équateur « oriente » puisqu’elle couvre l’est du pays. Elle s’étend sur près de la moitié du territoire équatorien et n’y est peuplée que par 3% de la population : indigènes et quelques colons. Ce territoire représente une extraordinaire biodiversité. On y compte, d’après les sources, 382 espèces de mammifères, 1632 espèces d’oiseaux, 469 espèces d’amphibiens, 17658 espèces de plantes dont 2990 espèces d’orchidées. Sur un hectare du parc Yasuni, réserve de près d’un million d’hectares, classé au patrimoine mondial, il y a plus d’espèces d’arbres que sur le continent européen et il y a aussi … 20% des ressources pétrolières de l’Equateur car ces extraordinaires aires naturelles regorgent de pétrole qui compte pour plus de 50% des exportations de l’Equateur, jusqu’à 26% de son PIB.
Instruit du désastre-catastrophe écologique TEXACO-CHEVRON, entre 1960 et 1990, qui avait ravagé la forêt pluviale et qui fait jusqu’à ce jour l’objet d’un interminable procès, l’état équatorien, dans le cadre de la révolution citoyenne, initiée par Raphael Correa, avait proposé en 2007 l’initiative dite Yasuni-ITT qui, aux fins de préserver les ressources naturelle, abandonnait l’exploitation du pétrole en échange d’une indemnisation de la communauté internationale.
Cette initiative a été, malheureusement, abandonnée en 2013 devant le peu d’empressement de la communauté internationale alors que cette initiative entrait dans le cadre du concept « Net Avoided Emissions » c’est à dire émission nette évitée, prenant en compte la préservation de la nature et la problématique du réchauffement terrestre.
Cette politique volontariste et généreuse s’est fracassée sur les égoïsmes internationaux et les tristes réalités politico-économiques. Le triste est que depuis lors s’est enclenchée une course vers encore plus d’exploration et d'extraction pétrolières. Depuis 2013, 80% de l’Amazonie équatorienne est concessionée aux entreprises pétrolières (30% auparavant) et le parc Yasuni est aujourd’hui une zone interdite d’accès.
C’est un des principaux reproches qui est fait aujourd’hui à Raphael Correa . Sa volteface totale et sa conversion d’une politique dite de « bien-vivre » à une politique dite« extraxtiviste » contribue à brouiller l’aura de l’homme qui reste cependant très populaire.