L’Humanité tout entière suit comme une fatalité inexorable la tragédie vécue depuis plus de quatre mois par les Palestiniens de Gaza.
Toutes les diversions sont permises. La dernière en date est celle qu’Emmanuel Macron a mise en scène hier à Paris. Sorti il y a quelques années de la fabrique des milieux financiers et vendu comme un surdoué de la politique, il a prouvé une nouvelle fois qu’il n’était qu’une girouette offerte à tous les vents de la propagande.
En tant que tel, il ne mérite qu’on lui attribue ni les vérités audacieuses qu’il a pu asséner avant son élection ni les mensonges qu’il n’a cessé de proférer par la suite. Il n'est qu'un porte-voix.
Qu’il ait pu dire que le colonialisme était un crime contre l’humanité pour en venir aujourd’hui à déclarer que l’attaque palestinienne du 7 octobre était « le plus grand massacre antisémite du 21e siècle » atteste suffisamment qu’il n’est mû par aucune conviction.
Mais à quelle braderie Abdelmadjid Tebboune a-t-il livré l’histoire du mouvement national algérien en acceptant l’idée du président français de la soumettre à une commission mixte d’historiens ?
Dans l’immédiat, s’agissant de Gaza, on aura bientôt l’occasion de voir jusqu’à quel point ce dernier peut persister dans son cynisme.
Israël vient de refuser les propositions faites par le Hamas sur le projet de trêve de longue durée et annonce une concentration de ses attaques sur le Sud de la bande de Gaza où il a forcé plus d’un million de civils à se regrouper avant de réduire en cendres tout le bâti du Nord pour empêcher qu’ils y reviennent.
Comme quoi, le pire est toujours à venir et le génocide peut encore reculer les limites de l'horreur.
On verra jusqu’à quelles extrémités la France et ses alliés occidentaux iront dans leur complicité. On verra aussi si la Cour internationale de justice, qui demeure saisie par l’Afrique du Sud, pourra maintenir son déni de la réalité.
Face à nous, l’image d’un monde implacable, dépouillé de toute sensibilité aux malheurs que ses calculs les plus vils peuvent faire subir à ceux qui en gênent l’accomplissement.
On n’a jamais autant cité le diagnostic de Gramsci que ces dernières années : « Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». En réalité, le monde n’a jamais été autre chose que ce qu’il est, et les monstres ont toujours agi au grand jour.
Leurs complices aussi.