Je voudrais bien qu’on m’explique dans quelle galère l’Algérie a embarqué ses athlètes en acceptant de participer aux jeux para-génocidaires de Paris.
Après l’élimination hier à la pesée du judoka Mohamed Redouane Driss, qui devait combattre un Israélien au tour suivant, les Algériens ont exprimé leur soulagement sur les réseaux sociaux et j’ai lu l’explication suivante sur le site TSA :
« Le tirage au sort avait mis l’Israélien Tohar Butbul sur le chemin de Mohamed Redouane Driss en 1/16 de finale de la catégorie des -73 Kg. L’Algérien s’est alors retrouvé devant un dilemme : accepter d’affronter le judoka israélien et faillir à la ligne adoptée jusque-là par les sportifs algériens ou boycotter le combat et courir le risque d’une lourde sanction qui pourrait signifier la fin de sa carrière ».
Un dilemme, le mot est bien choisi. Il souligne que les autorités algériennes jettent leurs sportifs dans la gueule du loup et les laissent se débrouiller pour en sortir, avec toutes les chances de s’y faire dévorer puisque, quelle que soit leur parade, ils y laissent des plumes.
Je suis un partisan du libre choix et je trouve qu’il appartient à chaque sportif de décider s’il affrontera un adversaire israélien ou s’il préférera s’en abstenir. C’est à ce prix que le mérite d’avoir accompli un acte de solidarité avec la cause palestinienne pourra lui être attribué. Mais, d’un autre côté, les athlètes concourent sous le drapeau national et n’engagent pas que leur personne. Si leur participation devait être conditionnée par l’adhésion à un engagement collectif de ne pas partager l’affiche avec quelque réserviste génocidaire de l’armée israélienne, je n’en serais donc pas choqué.
Or, la mésaventure du judoka donne à penser que les autorités sportives algériennes se sont comportées en Ponce-Pilate et qu’il en a été réduit à trouver une peu glorieuse échappatoire. Le seul mérite qu’il pouvait tirer du refus de la confrontation eût été qu’il soit qualifié et qu’il se retire au nom de convictions politiques revendiquées haut et fort, en acceptant les sanctions sportives encourues.
Au lieu de quoi, à vouloir le beurre et l’argent du beurre, il se retire honteusement, dans l’équivoque la plus totale de ses intentions. Ce qui aurait pu être le premier coup d’éclat contre Israël au cours de ces olympiades tourne à la ruse grossière et veule.
Mais c’est sur les responsables de la délégation algérienne que la honte rejaillit plus sûrement : ce sont eux qui auraient dû faire connaître publiquement une volonté ferme et politiquement assumée de retirer leurs athlètes de toute confrontation directe avec un adversaire israélien. A défaut de boycotter purement et simplement les olympiades les plus délétères de l’Histoire.