A partir de ce vendredi et pendant une bonne quinzaine, le spectacle du génocide de Gaza va être mis en concurrence mondiale avec celui des jeux olympiques. L’authentique barbarie du monde et les oripeaux de civilisation dont elle se déguise vont rivaliser pour accaparer l’attention de centaines de millions de personnes à travers le monde.
Celles-ci auront le choix entre :
- le spectacle de la guerre festive que les nations vont se livrer à fleuret moucheté dans des combats réglés et arbitrés par une logistique tentaculaire destinée à les contenir dans une violence qui n’aille pas plus loin que d’inoffensifs excès et dérapages verbaux ;
- le spectacle du massacre qui se poursuit à Gaza, sans arbitre et sans modérateur d’aucune sorte, l’humanité ayant démissionné en bloc pour permettre à Israël d’assassiner, torturer, détruire et profaner à sa guise.
Le show sera complet puisqu'il sera à la hauteur de sa vocation : faire rire et faire pleurer. Le monde entier pourra zapper selon l’humeur du moment entre les deux chapiteaux dont l’alternance lui procurera un éventail d’émotions d’une variété et d’une intensité jamais atteintes.
A l’exception notable de la population palestinienne de Gaza, massacrée, affamée, assoiffée, baladée d’un bout à l’autre de l’arène du génocide, qui sera dispensée de ce choix.
Le Comité olympique palestinien, faisant mine de croire en l’obligation de respecter la trêve olympique, a tardivement demandé au CIO d’exclure Israël des jeux.
Il aurait dû prévoir une parade au refus plus que probable opposé à sa requête. Menacer par exemple de retirer ses propres athlètes des compétitions à condition bien sûr d’être décidé à mettre la menace à exécution. Il ne l’a pas fait.
Quelques États au moins auraient pu brandir la même menace. Au hasard : l’Algérie, qui nous devait bien un tel dépassement de compétence pour se racheter de ces mois passés à jouer au Conseil de sécurité le rôle insipide d’émule sérieux et discipliné de la communauté internationale. Mais elle ne l’a pas fait non plus.
Les olympiades qui commencent ce soir à Paris sont pourtant les premières de l’histoire auxquelles il était essentiel de ne pas participer.