Abdeljelil Temimi : l’Homme, l’œuvre, le patriote

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Aujourd’hui, le Professeur Abdeljelil Temimi est à nouveau injustement attaqué, défié, assailli! Pourquoi ? Mon ami dérange : ses recherches, sa démarche, l’importance qu’il accorde aux témoignages, et ses publications bouleversent très souvent les courants dominants ; ses engagements aussi agacent beaucoup ses détracteurs.

Nous ne répondons pas ici à cette offensive contre le Pr. Abdeljelil Temimi par les mêmes injures et offenses ou encore par la même haine et antipathie. Nous passons outre. Nous avons l’habitude de laisser les choses basses s’empoisonner par leur propre poison! Surtout, il ne faut pas tomber dans une telle bassesse ! Nous restons concentrer sur l’Homme, son Œuvre et son Patriotisme.

1/ L’Œuvre est à l’image de l’Homme

En fait, sa formidable fondation irrite plus d’un ; elle est désormais non seulement un centre académique et scientifique, vu la qualité de ses invités, séminaires et colloques qui s’y organisent, mais aussi un trésor national qui garde jalousement un fragment de notre mémoire collective : des milliers d’heures d’enregistrement, d’articles et de livres s’y trouvent.

Son œuvre académique est donc colossale ; l’Homme parle et maîtrise quatre langues : l’arabe, le Turque, l’anglais et le français. Mieux, le Professeur Adelejelil Temimi est un homme de valeur, d’exception et d’éthique : sa morale politique et citoyenne est totale, exemplaire, irréprochable. Autant dire, que nous sommes en présence d’une figure intellectuelle qui a marqué, imprégné, façonné à jamais notre histoire post-indépendance.

De retour en Tunisie au début des années 70, avec un Doctorat d’Etat en poche, il intègre l’université tunisienne en tant qu’enseignant-chercheur. Avec son ami Dr. Habib JENHANI et le défunt Rached LIMEM ainsi que trois autres professeurs, ils avaient entrepris le processus de l’arabisation de l’enseignement de l’histoire. Plus de 45 ans après, sa conviction et sa foi dans ce processus demeurent intactes.

La Revue d’Histoire Maghrébine témoigne d’ailleurs de son engagement universitaire et de son œuvre intellectuelle. Pour les plus réticents, je vous invite à aller la parcourir pour prendre conscience de l’ampleur de son investissement et travail pendant 45 ans. Il s’agit d’une revue de grande qualité dont la majorité des collaborateurs sont des universitaires européens et américains.

2/ « Le monde arabe a besoin d’un nouveau saut culturel et moral, pour son développement »

En janvier dernier, le Pr. TEMIMI a publié « Témoignage de la mémoire nationale sur : Démocratie, développement, procès politiques et médias » ; il a montré qu’il est le chef de file des historiens nationalistes, patriotes. A la lecture de son ouvrage, on comprend que l’homme peut revendiquer aussi près de cinq décennies d’engagement politique et culturel. Engagement entamé au début des années 1970 où il croise Mohamed MZALI, l’occasion d’affirmer sa volonté d’arabiser l’enseignement de l’histoire à l’université de Tunis.

Mes très nombreuses discussions avec lui m’ont permis de découvrir davantage l’historien patriote, mais surtout le penseur, l’idéologue socio-démocrate : pourrai-je oublier des affirmations telles que :

«Le monde arabe a besoin d’un nouveau saut culturel et moral, pour son développement » ou « les fruits de la croissance doivent être mieux répartis ; l’avenir de la Tunisie réside dans le partage juste de la richesse produite », mieux encore « il faut libérer le Tunisien du besoin et du risque, notre cohésion nationale en dépend.»

Ainsi, le Pr. Abdeljelil TEMIMI mérite respect, attention et considérations. On lui doit beaucoup ; on lui doit un fragment de notre mémoire collective.


Ezzeddine Ben Hamida: Professeur en Sciences économiques et sociales

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