Voilà près de 8 ans presque jour pour jour, madame Michèle Alliot-Marie, le mardi 11 janvier 2011, seulement trois jours avant la fuite de Ben Ali, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale française avez déclaré : « (…) nous proposons que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires de ce type. C'est la raison pour laquelle nous proposons aux deux pays (la Tunisie et l’Algérie) de permettre, dans le cadre de la coopération, d'agir dans ce sens (…)» (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP).
Aujourd'hui, le mouvement des gilets jaunes ébranle Paris ainsi que les principales villes françaises (Lyon, Toulouse, Nice,...). Ce mouvement est appelé dans les jours qui arrivent, a priori, non seulement à se renforcer, mais aussi à se généraliser dans tout le pays. Les forces de l'ordre sont dépassées, débordées; impossible pour elles de maîtriser la situation et ceci malgré l'interdiction des rassemblements dans les principales avenues parisiennes.
Certains syndicats de police (Alliance, le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) et Synergie-Officiers) suggèrent l’instauration de l’état d’urgence. Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a fait savoir sur BFM-TV, qu’il est prêt à examiner l’opportunité d’instaurer ce régime d’exception : « Nous étudierons toutes les procédures qui nous permettront de sécuriser plus encore. Tout ce qui permettra de sécuriser plus, moi je n’ai pas de tabou. Je suis prêt à tout regarder », a-t-il dit.
Depuis le sommet du G20 à Buenos Aires, en Argentine, le président français s’est montré particulièrement préoccupé par le chaos qui a régné ce samedi 1er décembre à Paris : « Aucune cause ne justifie que les forces de l’ordre soient attaquées, que des commerces soient pillés, que des passants ou des journalistes soient menacés, que l’Arc du Triomphe soit souillé », a-t-il déclaré, en annonçant une réunion d’urgence « dimanche matin » notamment avec son premier ministre qui vient d’annuler son déplacement en Pologne, prévu dimanche après-midi et lundi pour le sommet sur le climat (COP24).
Edouard Philippe, en visite samedi soir dans une caserne de policiers au 17ème arrondissement, a vigoureusement condamné les violences des manifestants : « Les images qu’on a vues sont incroyablement choquantes. Et ces images, c’est rien par rapport à ce que vous avez vécu. Elles ne retracent pas la pression que vous avez subie. Et vous n’avez rien lâché, donc je veux vous remercier très sincèrement », a-t-il déclaré.
Aussi, nous proposons à M. Emmanuel Macron que le savoir-faire de nos forces de sécurité, qui est reconnu dans le monde entier, permette de régler des situations sécuritaires en son pays. C'est la raison pour laquelle nous lui proposons de permettre, dans le cadre de la coopération, d'agir dans ce sens.