Eglise Saint-Cyprien de Carthage

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Il existe en Tunisie, à une dizaine de lieues de notre chère et foisonnante capitale, des endroits magiques et mythiques, qui se situent dans un paysage idyllique, hors de l’espace et du temps, en dehors des normes sociales et à contrario de toute prise de décision latérale ou intérieure, puisque ce lieu appartient bel et bien au plus petit Etat du monde : le Vatican.

Il s’agit de l’église du domaine-parc de l’archevêché, insérée dans un espace beau, clos et retiré-où l’âme humaine, universelle, peut y vaquer en toute tranquillité ; aérienne et volatile…Elle est au nom de Cyprien de Carthage, évêque aux multiples prénoms, , né à Carthage probablement vers 200 de parents probablement berbères et décédé en simple martyr en septembre 258, lors de la persécution de Valérien…

D’origine berbère à la religion originelle non identifiée, il s’est converti au christianisme et a longtemps présidé, après avoir édifié avec d’autres prêtres et architectes missionnaires, cet imposant et agréable édifice, devenu un lieu de culte et de prière pour les non-musulmans, les chrétiens précisément, sur cette terre d’asile et de tolérance que fut et que perpétue l’actuelle Tunisie !

Le jeudi soir 05 mai dernier, une messe fut célébrée à la Mémoire de Monsieur Marcel Berger, décédé à Paris le 07 avril 2016, français de Tunisie et d’Alger, ancien mécanicien navigant instructeur au bord des compagnies Air France et Tunis air ! L’ambiance était conviviale, la foule de gens présents à la messe étaient de tous bords religieux et culturels, venus rendre hommage au regretté défunt et présenter leurs sincères condoléances à sa fort sympathique et charmante fille, la joviale Madeleine épouse Bennaceur.

Son fameux cri, étranglé par l’émotion sanglotante, a remué plus d’une personne quand elle prononce ces mots terribles, tonifiants pour l’époque où les actes de terrorisme sévissent dans le monde entier : « Merci d’être tous là…Mes parents m’ont appris qu’on doit être tous…toujours ensemble… »,c’est un virulent cri d’amour, d’amitié et de tolérance pour nous tous, dans cette contrée plurielle civilisationnelle !

Ainsi, pendant une heure de temps, la musique provenant des divers instruments, tel que l’orgue, des choristes de notre Dame de Carthage dirigée par Sœur Arabelle et les psaumes récités par le prêtre chrétien libanais, le père Jawad et son disciple Africain, ont suscité l’enthousiasme et l’admiration de l’assistance, sereine et respectueuse des traditions et coutumes issus de l’autre livre saint monothéiste, la Bible.

Un moment d’émotion passe parmi les rangées des tunisiens, de l’autre et dernière religion monothéiste qu’est l’Islam, quand le père Jawad nous accueille par un « Marhaba bikom » en dialecte tunisien et quand il clame en langue arabe littérale un poème, à la fois lyrique et sacro-saint, de Carles De Foucauld ! Cet entrelacement duel culturel et religieux est une vibrante leçon de vie et de partage dans notre monde actuel ; où sévissent les plus grands fléaux et maux !

Merci à Madeleine de nous avoir réunis et rassemblés autour de la mémoire chargée d’histoire et de liberté autour d’une personne si proche et chère à ton cœur…Tu es désormais beaucoup plus la fille de Tunis que l’amie, l’épouse et la mère des tunisiens !

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