Le peuple a parlé. Il a dit plus ou moins n’importe quoi comme d’hab, mais il l’a dit.
Dont acte !
10 réflexions découlant de ce 23 Avril :
1) - Ainsi donc, peut-on encore faire d’un produit lisse et insipide, un président de la république à coups de milliards, de marketing, et de propagande médiatique. Ainsi donc quelques oligarques et leurs valets de pisse (copie) peuvent ils s’offrir un ectoplasme stagiaire et le propulser à la tête de l’état.
Ainsi oui, malgré quelques déconvenues récentes, la fabrication du consentement subsiste et l’on peut refourguer du vide à un peuple clientèlisé qui renonce à sa citoyenneté pour devenir consommateur. Ainsi oui, est-ce la victoire (provisoire) du logarithme et du roman photo à deux balles.
2) - Penser la France comme un open space, une start up et un pays d’auto entrepreneurs ubérisés voués à devenir milliardaires, c’est considérer ce pays millénaire comme la succursale régionale d’une chaîne de magasins de la grande distribution. Macron a toute l’ambition d’un patron de supérette.
3) - Ainsi une poignée de milliardaires va donc imposer (?) avec 20 ans de retard, un « jeune et moderne » Blair français vendu au marché, plutôt que d’ouvrir la voie à un nouveau siècle un autre monde possible. Servir d’arrière garde à une Tina en pleine ménopause sera donc notre triste destin. Les peuples ont les épopées qu’ils peuvent.
4) - Ainsi aussi certains hommes (ou femmes) ont l’opportunité d’entrer glorieusement dans la légende et préfèrent visiblement la porte de service. Il est en effet des destins trop grands pour des Benoît trop petits.
5) - Ainsi encore, Hollande aura été de bout en bout une calamité pour la France. Non seulement, ce nain couché de l’histoire « ennemi de la finance » aura mis la finance au pouvoir, mais surtout prompt à dénoncer sans rire « le dictateur » Mélenchon, il aura surtout fait prospérer l’extrême droite française d’où il vient. Dans son inconsistance, reconnaissons lui tout de même le sinistre talent de la tambouille. Sûrement pas stratège mais tordu de la manigance, il aura été l’un de ces pervers narcissiques particulièrement malfaisant qu’il est urgent de mettre hors d’état de nuire.
6) - En 2002 quand Chirac comprit qu’il affronterait Le Pen au second tour, tous les témoignages montrèrent combien il en fut affligé. Il n’aurait pas songé une seconde à aller faire sa nuit du Fouquet’s à la Rotonde en prolongeant le médiocre story telling à coups de berline, motards et V de la victoire à la portière. Ce président consacré avant même de l’être souligne la vacuité du pantin et qu’il est toujours dangereux de triompher avant de passer la ligne d’arrivée.
7) - On ne résout évidemment pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés. Il me parait donc vain de voter pour la maladie afin de combattre le symptôme. Inutile donc de vous dire (mais je le dis quand même) qu’entre le fascisme nationaliste et le totalitarisme financier je ne choisis pas. Face à ces deux monstruosités d’un même système, le profit morbide et son diable de confort, et Insensible à toute forme de chantage miteux et de culpabilisation grossière, ce sera #SansMoiLe7Mai. Et en plus j’en suis fier.
8) - Dire aussi combien cette campagne des insoumis fut belle, joyeuse, intelligente, créative, collective et pleine de promesses. Elle portera ses fruits inéluctablement. Un mouvement est né, comme un surgissement. Cette force va imposer peu à peu son champ culturel, ses valeurs, ringardiser les tocards et leur sinistre catéchisme. Nous sommes la gauche. Nous sommes l’opposition. Nous sommes 7 millions et pesons 20%. Nous sommes majoritaires à Grenoble, Avignon, Lille, Toulouse, Marseille, Montreuil… et symboliquement dans les villes de Valls et de Hamon. Et si nous sommes encore fragiles, vient enfin l’heure de nous muscler encore, débarrassés enfin des cadavres du PS, du PC et d’EELV. Ouverts à tous, nous n’avons plus besoin de personne.
9) - Merci à Jean-Luc Mélenchon pour cette campagne héroïque, inspirée, fulgurante. Pour sa dimension d’homme d’état, pour sa vision enthousiasmante, son souffle, son intelligence et sa pédagogie. Merci à lui qui, par sa stature, son charisme, a su cristalliser tant d’énergies et d’espérances et redonner du sens à nos utopies, de l’envergure à la politique, de l’envie à la jeune génération.
10) - J’étais hier au QG de la France insoumise, à deux mètres de JLM quand il fit sa déclaration. (Pas la meilleure d’ailleurs mais ça se comprend). Ça aurait pu être une heure de gloire, ce n’était qu’une page accomplie qui se tournait. Je n’étais pas triste. Presque soulagé. J’avais la certitude tranquille que nous étions « LA France INSOUMISE, MAINTENANT ET POUR TOUJOURS »