S’il ne suffit pas de gagner le concours international du serrage de pognes (et de cirage de pompes) pour devenir influent et sauver le climat hop là,
L’intérêt au moins d’avoir un Trump en gros con lourdingue, dans ce manichéisme béat venu justement des USA, ne peut qu’opportunément vous faire valoir.
A l’étalon Trump tout malotru devient vertueux.
Le bourrin ricain vous permet fastoche de vous dédouaner de toute suspicion à tout saloper et de passer pour un mec tout en finesse par exemple écologique. Face à Donald, n’importe quel Mickey finit par être un type raffiné et fréquentable. Il te vous fait passer un Estrosi pour un modèle de subtilité sensible.
Sauf que, comme nous le dit pertinemment Hulot dans un de ces moments de lucidité politique avant de replonger en Ushuaia profonde et sponsorisé :
Non le capitalisme ne s’accommode pas, ni des restes ni d’autre chose, ne se raccommode pas, ni se s’amende, ni ne se régule. On peut l’assaisonner à la COP21, l’édulcorer au développement durable, l’amadouer au greenwashing, au verdissage commercial ou au Grenelle de l’environnement bling bling, l’écologie et donc la survie de l’espèce humaine ET le capitalisme sont absolument parfaitement totalement antinomique.
Tant que le profit, le court terme, l’intérêt particulier, le compétitif, le rentable, et donc la corruption, la pollution, l’accumulation, le gâchis, la cupidité, l’avidité…et pour le dire en un mot le pognon sera l’alpha et l’oméga de notre système monde, il n’est aucun espoir, aucune échappatoire, aucune perspective possible.
Le moins disant, au forcément moins de normes, sociales écologiques éducatives protectrices, le productif au rabais, le consumérisme de masse, le quantitatif à tout prix accélère inéluctablement notre disparition.
Face à Trump l’éléphant on peut toujours passer pour un délicat de la porcelaine, n’empêche, être pro Ceta, Tafta, Ogm, nucléaire, diesel, schiste, houille… en rassemblant en votre gouvernement tous les lobbyistes industrieux et voraces du pays, en roulant à fond pour le libre échangisme, ne peut vous donner un brevet de sainteté écomondialiste.
Il n’est pas de capitalisme durable.
Comme nous le dit en quelques mots Virginie Descentes
et en quelques lignes de Bruno Latour : l’oligarchie à parfaitement intégré, qu’à se goinfrer d’une planète là où il en faudrait dix, c’était foutu d’avance et c’est en toute conscience qu’elle participe à l’orgie pour ma gueule avec pour seul projet d’après moi le déluge, d’être parmi les derniers privilégiés à en crever.
Il faudrait une rupture rapide, radicale et globale pour avoir une toute petite chance encore d’échapper au désastre. Non pas une rupture locale, ni même continentale, mais bien planétaire, c’est dire si on n’a pas le cul sorti des ronces.
Et je vais vous faire une confidence, je ne pense pas que ce soit avec un partisan de l’autocar lowcost monté sur roulements à billes fluos, qu’on risque de se refaire la cerise exemplaire.
Repeindre le capitalisme en vert, c’est comme éteindre la tour Eiffel pour lutter contre le terrorisme, un gadget supplémentaire pour dire son impuissance ou pire, son je-m'en-foutisme.