L’esprit Johnny

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Il y a un an descendait sur la France un esprit saint et obligatoire : l’esprit Charlie. En ces temps d’unanimisme compatissant, valait mieux être gagné par la chose, une auréole sur la Tête et plutôt intérêt à cocher la case Charlie sur la fiche S, sinon c’était menottes, comparution directe, prison, sans passer par la case Balkany.

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Oui, il y a un an, dans la foule, il était plus facile de trouver Charlie sur la photo que de trouver un pas Charlie, vu que les pas les peu ou les pas trop Charlie rasaient les murs.

Après l’annonce faite à Marie vint donc l’injonction faite à être Charlie.

Et pour peu que tu ne sois pas tout à fait dans la pure tradition française consistant à bêler avec les loups tu risquais assez vite le : Monsieur le commissaire, mon voisin semblerait ne pas avoir succombé à l’esprit Charlie vu qu’il achète Siné mensuel et que ce dimanche de charlisation officielle, il n’a pas marché en rang derrière les grands Charlie de ce monde et du siècle naissant. Veuillez agréer… Signé Charlie

Derrière cet admirable slogan publicitaire « Je suis charlie » qui évitait confortablement de réfléchir à la chose et masquait astucieusement le vide de la pensée tunique, c’est au cri de « plus jamais ça » qu’on s’endormit avant de se réveiller un vendredi 13 novembre, jour de tirage du super loto, où tout le monde gagnait le droit de poursuivre son bonhomme de chemin sécuritaire, sauf 130 personnes au mauvais endroit au mauvais moment.

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L’esprit Charlie donna donc, dans l’état d’urgence, la déchéance de nationalité, le flicage partout et la justice nulle part, sauf il va de soi, pour les 8 syndicalistes terroristes de Goodyear ;

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Le pneu bonne année à la Santé.

De la dèche à Daesh, de l’inauguration de plaque mortuaire à la canonisation de dessinateurs anars, tout à son déchéancier électoral, le président normal d’un pays d’impuissance moyenne passa ostensiblement de l’esprit Charlie radical à l’esprit Johnny modéré - quoi ma gueule qu’est ce qu’elle a ma gueule - du délit de faciès au délit de solidarité.

Oui ça existe.

Ainsi donc, quand vous croiserez la route d’une petite fille réfugiée de 4 ans vous serez prié de la laisser dans l’état de barbarie où vous l’aurez trouvée. On ne va quand même pas égarer notre civilisation au nom des grandes valeurs, merde !

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