Du faucon au faux cul

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Les mercenaires de la politique mentent. Ils mentent à s’arracher les dents. Ils changent d’avis comme de calbut, l’opportunisme leur servant de conviction et de plan de carrière.

Ils mentent tant et tant que dans leurs têtes ça finit par faire des nœuds, des tensions, des hiatus.

De la langue de bois à la langue de pute, de la langue de comm à la langue de rien, ils disent tout et son contraire, à parler contre eux, avec ou sans, un jour à s’indigner de la chose, le lendemain à la soutenir avec passion.

Entre la conscience qui dit ce qu’ils doivent, ce qu’ils peuvent, et l’inconscience qui dit ce qu’ils planquent, ce qu’ils taisent, entre ce qu’ils expriment et contrôlent et ce qu’ils pensent, les obsèdent, les tourmentent les perturbent soudain dans leur représentation, leur rôle, comme une rupture, une distorsion .

Et alors dans cette fracture, ce sous-jacent, dans cette disruption comme on cause dans la langue des charlatans, tout à coup l’irruption du vrai, des désirs implicites, de la libido ou de la tartuferie.

Entre le fond la forme, cette collision, cette fraction de seconde ou la fulgurance du révélé, de l’acte manqué prend le pouvoir.

Ce jaillissement du non dit, ce malaise significatif qui survient après que l’inconscient se soit manifesté déjouant les barrières du censeur interne, du surmoi, dans le relâchement de la volonté et de l’attention.

Et voilà alors que le roi est nu, le roi est nul, à poils sous la cravate, le rimmel, et que le cache misère, l’attrape couillon en sort un temps pulvérisé.

Cela ne prouve pas forcément que ces camelots, ces bonimenteurs aient une morale, mais du moins ont-ils, si ce n’est la conscience, l’inconscience pas tranquille.

Oui, le lapsus, qui lape et qui suce, de la polémique politique aux députés expérimentaux expérimentés, de la feuille des impôts qui baisse et augmente à ses dangereux récidivistes, ses incontinents de l’inconscient, ses gâtés du gâtisme de l’intérieur vers l’extérieur.

Le lapsus ne tue pas, pas plus que le ridicule, l’infâme ou la crapulerie…

Mais au moins nous révèle-t-il dans la faille spatio-temporelle du bug, le temps d’un rire vengeur, que le faucon qui vole bien plus haut que ses petits moyens n’est qu’un faux cul bien plus à l’aise dans la reptation ou le reptilien.

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