Qu’ils viennent me chercher….(politique fiction ou récit dystopique)

Photo

Le samedi 13 avril 2019 à 16 heures 38, une jeune mère de famille, Benedicte F, élevant seule ses trois enfants, privée de toutes aides sociales suite aux réformes austéritaires du gouvernement, épuisée et désespérée, s’immolait par le feu devant le palais de l’Elysée.

Immédiatement l’émotion en France fut énorme. Les réseaux sociaux, les chaines infos, les politiques, commentateurs et autres « experts » et sociologues s’emparèrent de cette tragique affaire amplifiant en caisse de résonance le trouble d’une opinion publique bouleversée.

Ce terrible « fait divers » fut très vite vécu par une France laborieuse comme emblématique d’une politique antisociale et d’une oligarchie méprisante et sans pitié.

Photo

Dès le dimanche 14 avril des manifestations spontanées de foules en colère dans plusieurs villes du pays (Paris, Lille, Brest, Lyon, Grenoble, Marseille…) réunissaient des milliers de personnes indignés. Des émeutes éclataient même dans plusieurs quartiers populaires des grandes villes.

Le mercredi 23 avril à 15 heures, au moment même de l’enterrement de Benedicte F. devenue le symbole de toutes les victimes d’une politique injuste et inégalitaire, le pays se figeait durant un quart d’heure, répondant ainsi aux mots d’ordre politiques de plusieurs partis d’opposition.

Durant les derniers jours d’avril, ce que l’on appellera « les évènements d’avril », manifestations, grèves, émeutes, soulèvements, barricades… déstabiliseront un pouvoir aux abois et un président aux abonnés absents, alternant entre répression sanglante, provocations verbales et négociations avortées.

Photo

Le lundi 29 avril à l’issue d’une énorme manifestation à Paris réunissant près de 700 000 personnes (285 000 selon la police et 249 500 selon la société « Occurrence ») et après la répression violente et féroce des forces de l’ordre, le bilan terrible de la journée fera état de 3 morts, 276 blessés graves et près de mille arrestations du côté des manifestants.

On découvrira même qu’un membre du service d’ordre, le brigadier H. aura dramatiquement et par hasard tué son propre frère contestataire d’un tir de grenade dispersante au milieu de la foule.

Suite à cette sombre journée, le ministre de l’intérieur déjà très décrié et totalement discrédité depuis l’affaire Benalla ,G. Collomb, sera démissionné le soir même.

C’est le mercredi 1er mai jour de la fête du travail qu’une marée humaine ( 2,5 à 3 millions de personnes) déferlera sur les champs Elysées. C’est vers Midi, dans une tension extrême, les nuages de lacrymo, les détonations et les tirs de flash ball, que le cortège bifurquera soudainement en direction du palais de l’Elysée.

Photo

Devant des forces de l’ordre débordées ou passives (plusieurs escadrons de crs mettant crosses en l’air en solidarité avec le peuple de Paris) il sera fait appel à l’armée. Le général L. commandant des forces armées française, répondant alors que ce n’est pas à l’armée, de faire le travail de la police, plus rien n’empêchait la foule de se masser devant le palais présidentiel.

Après plusieurs heures de négociations avec les autorités, une délégation représentant « le mouvement d’Avril » pénétrera dans la résidence officielle. S’engouffrant dans le bureau présidentiel elle y découvrira un Emmanuel Macron livide et accablé, un rictus crispé au bord des lèvres, entouré d’un dernier carré de collaborateurs.

C’est le citoyen J-Michel G. délégué du « mouvement d’avril » qui déclarera alors, ce mercredi 1er Mai à 17 H 28 :

- Monsieur nous venons vous chercher….

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات