Bon, allez cherchez plus, c’est moi ! C’est moi l’abstentionniste responsable de tout.
C’est pas le NO alternative, qu’on se retrouve tous dans la nasse compétitive à se cracher dessus.
C’est pas les merdias mainstream qui font leur beurre avec le cul de la crémière populiste et l’islam qui fait brrrrrrr peur.
C’est pas le nabot et son mentor Buisson qui a ouvert les vannes de la haine et de l’identité nationale.
C’est pas non plus Flanby, son Macron, son Valls, et son état d’urgence, ses milliards au merdef, sa dépendance aux monarchies pétrolières et à l'Otan, sa triangulation performante et sa stratégie géniale à faire monter les fachos pour être réélu président sert à rien en 2017 (pas fichu de viser dur ou mou mais dans le trou ), avec 50,0001 % des voix devant les bruns.
Non non, je reconnais, j’admets, c’est que moi et 50% d’autres irresponsables.
J’ai toujours eu la vocation du bouc émissaire.
Mais d’abord quelques précisions :
1) Je ne me suis pas abstenu, du genre à aller à la plage en décembre avec mon râteau et ma pelle en remerciant le réchauffement climatique. J’ai raisonnablement, sciemment, délibérément refusé de participer à ce simulacre.
2) J’ai bien compris que je vote blanc ou noir, rouge ou vert, jaune ou indigo, « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »
3) J’ai bien pigé que la liste pour laquelle j’aurais éventuellement pu me déplacer, à savoir celle menée par le charismatique Pierre Laurent que je considère au passage comme le responsable de la casse d'un Front de Gauche devenu illisible à force d'accointances opportunistes avec le PS, allait direct négocier ma voix pour quelques strapontins en Ile de France.
Fusion ou regroupement technique qu'ils appellent ça. Je les laisse à leur novlangue honteuse, en ces temps d'interdiction de tout rassemblement.
4) J’avais bien noté que Syrisa ou pas, ça consistait au final à manger son chapeau plutôt que de la moussaka.
Certes j’aurais pu voter blanc. Heu…. Quelqu’un peut me dire le nombre de bulletins nuls exprimés à ces régionales ? On est d’accord !
Au moins, en m’abstenant, l’on me commente, l’on me désigne, voire on me stigmatise. J’existe.
Alors bien sûr l’épouvantail FN. La peur du méchant loup à te faire rentrer dans le rang pour suivre le berger et ses chiens de garde jusqu’à l’abattoir. Le loup ou l’abattoir ? Sacré dilemme. Aller voter pour acheter un sursis ? Encore quelques secondes monsieur le bourreau…
La belle affaire !
A défaut de choisir le moins pire je me prépare au pire. Et il faut du courage à sortir du story-telling, à ne plus se raconter d’histoires.
Je m’empresse donc de vous dire à l’heure des bilans, des mobilisations et des petits arrangements de façade qu’en toute bonne conscience, je n’irai pas non plus voter dimanche, me fichant bien de savoir, qui de Pécresse, Bartolone alias Huchon, défilera sous l’arc de triomphe.
Pour le coup je ne suis pas résigné, plus vigilant que jamais, je me contente d’être lucide.
Evidemment, ça fait toujours un peu mal à la tête de penser avec.