De l’influence météorologique sur nos révolutions

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A l’heure des préoccupations climatiques, on ne dira jamais assez combien la météo en nos contrées tempérées a de l’incidence sur les processus insurrectionnels.

En effet, si en Russie les bolcheviks, des gens sérieux, rudes et robustes, un poil cryophiles voire thermophobes n’hésitent pas à faire une première révolution avortée en 1905 en plein mois de janvier, et janvier chez les soviets c’est pas les deux jolis flocons de neige tombés hier sur Paris, s’ils remettent ça en février puis en octobre 17, il y a tout juste un siècle, pour finir par prendre le Palais d’Hiver (d’HIVER) en novembre, chez nous, en notre pays attiédi et frileux nous préférons nettement barricader à la belle saison.

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Les temps chauds étant assez propices à la prise de l’apéro et de la bastille tout en même temps et à la subversion bronzée en Marcel.

Il n’est évidemment pas anodin que notre grande révolution de 89 (ainsi que celle de 1830) se déclenche en juillet, que la Commune de paris se consume au printemps 1871, quant au monôme estudiantin de 68, qu’il se la pète en mai entre deux cocktails germanopratins et molotov.

En cette saison pré hivernale, accablée, résignée, anesthésiée, il n’est pas surprenant que l’insurrection ne vienne pas même en bottines fourrées, et qu’elle attende un certain confort climatisé pour exprimer sa grosse colère.

Il n’est pas de contestation en France dans les frimas d’automne, à moins d’un été indien particulièrement relevé, pas plus que d’émeutes populaires dans les froidures d’hiver et d’ailleurs Jean Claude Mailly tout emmitouflé de nous le confirmer - Le lancer de pavés avec moufles est un handicap certain - tandis que Laurent Berger tout frigorifié de surenchérir : - c’est pas parce qu’on a 9 millions de pauvres et trente mille enfants qui dorment dans la rue qu’on est obligé de se les geler par solidarité ; on n’est pas l’abbé Pierre. -

En ce pays tiède où la frilosité gagne, on a le syndicalisme estival et douillet.

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Oui il faut bien l’admettre, le degré de motivation contestataire est largement lié aux degrés du thermomètre et que même en Damart ou en polaire, acquis opportunément à la saison des soldes, la pluie, le vent, le froid, la neige restent contre-révolutionnaires.

Donc en ce pays qui se soulève tôt mais pas trop quand même, faut pas compter sur un mouvement général avant le printemps et, manque de pot, comme cette année nous commémorerons la bamboula soixante-huitarde avec le mr météo du macronisme révolutionnaire, l’espèce de Cohn (Bendit), il est probable que la prochaine révolution prolétarienne soit remise à une date ultérieure.

D’autant que la mort probable de l’icône chaleureusement nationale Hallyday, amène à congeler un certain temps toute tentative d’insubordination à parler d’autre chose.

Bref résumons.

En France pas de révolution (même en tongs) à la rentrée. A la rentrée on rentre. Rien de possible en automne pas plus qu’en hiver. Pour cette année au printemps nous déposerons une gerbe sur la non tombe du soixante-huitard inconnu, dans la célébration reconstituée de ceux qui en firent carrière.

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Par l’effet pervers des congés payés nous pouvons d’entrée renoncer à l’embrasement populaire dans l’été. (Plage, tour de France, barbecue…).

Vu le temps qu’il fait, vu le temps qui reste, par constat, aucun créneau disponible dans l’agenda révolutionnaire à venir.

Un espoir toutefois : le réchauffement climatique.

Avec la montée des températures on peut entrevoir de nouvelles perspectives.

Je vous encourage donc toutes et tous à consommer, polluer, aggraver notre empreinte carbone. Le CO2 est désormais l’allié des révolutionnaires.

Comme quoi dans le macronisme ambiant,

y’ a pas que des mauvaises nouvelles.

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