Les points de vue contemporains en Économie ont évoqué et même théorisé la ‘’crédibilité’’ des politiques comme condition nécessaire à leur efficacité. Elle est nécessaire car les décisions prises par le responsable ont souvent besoin d’impliquer la population cible, si ce n’est pour être réélu.
L’Incrédibilité est mesurée par son ‘’incohérence dans le temps’’. Elle est généralement due à des chocs inattendus (même si le décideur est intrinsèquement honnête), à un changement de décisions sans une raison expliquée ou aussi à une tricherie.
Les économistes ont analysé la crédibilité de la politique monétaire et budgétaire comme condition de leur efficacité, et ont même identifié le profil nécessaire en la matière du Banquier Central. A défaut, les agents entrent dans une dynamique d’anticipations basée sur l’incrédibilité antérieure…
C’est pour cela que certains spécialistes parlent de l’’Etat Ami de Marche’’ assimilé à un père (le Gouvernement) avec ses enfants (la population) : quand le père n’honore pas son engagement de récompenser son fils en cas de réussite, il faudrait s’attendre à ce que la prochaine fois le fils ne prendra plus en compte les promesses de son père, voire arrêtera les études.
Aphorisme : le malheur est que le propos du ministre de l’environnement, Riadh Mouakher, s'il s'avère réellement mensonger, ne serait même pas interprétable en termes du cadre d’analyse ci-dessus ; ça le dépasse au profit d’un déficit d’éthique, d'intégrité, de grandeur et évidemment de compétence…