La laïcité et l’identité

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Je crois que les polémiques engagées ces dernières années dans l’espace public, indépendamment de leur priorité, étaient et sont autour de thèmes profonds et multidimensionnels dont l'attraction de certains dépend de la bourse politique.

Mais, ces polémiques requièrent au moins une harmonisation des concepts pour qu’un éventuel dialogue social aboutisse. En fait, il semble que les antagonistes n’utilisent pas le même langage :

1- La laïcité et son interprétation: prises par quelques-uns pour l’exclusion de la religion de l’espace public, et par d'autres comme une déviation par rapport à la religion, alors que dans le monde il y a diverses perceptions moins extrémistes de la laïcité qui sont adoptées.

2- L'Identité : semble être vidée de son contenu chez quelques-uns, et tend à ''a-culturaliser'' l’individu. Or, ce dernier n’étant pas Robinson Crusoé, la société est ''l’interaction réciproque de l’individu'' pour citer Marx.

3- La Morale : semble être variable et à échelles de références multiples, mettant en difficultés l’interprétation des textes de loi, les pratiques culturelles et donc les valeurs.

4- Les priorités de la transition : semblent être renversées. La classe politique a mis l’essentiel de son effort à résoudre ses propres problèmes internes et à légiférer sur de lois ne faisant pas l’objet de revendications populaires,


• entraînant la population dans de fausses préoccupations, et

• reléguant les questions du développement régional, de l’emploi, de l’investissement dans le capital humain et le renforcement des institutions de l’Etat, au second plan,

5- La crise économique : une appréciation parfois subjective, voire arbitraire. Un terme employé selon la conjoncture politique.

6- Le vivre en commun : il est parfois exprimé par ''l’exclusion de l’autre'', considéré non-conforme à une perception personnelle.

7- Les réformes: souvent confondues avec les actions quotidiennes ou les missions classiques des responsables. Prospection, Vision, Stratégie et Planification sont exprimées indifféremment.

8- L'histoire de Bourguiba: ne faisant pas l’objet de consensus même parmi les historiens spécialistes.

9- Le statut des Élites : un débat nécessaire, voire fondamental qui n’a jamais eu lieu.

10- La Charia: un concept souvent confondu avec des lois, des règles et parfois des principes, confronté par quelques-uns à la constitution mais demeure flou.

11- l'Etat et ses rôles : un thème fondamental n’ayant point dépassé la définition technique et juridique de la Constitution.

12-L’indépendance intellectuelle et la liberté d’esprit: souvent réduites au volet hédonistique et aux pratiques d’individus isolés.

La Tunisie vit ses moments historiques les plus controversés. Prenons-en cet aspect positif…

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