« Cher camarade Taboubi, chers membres du Bureau exécutif et délégués, je vous adresse mes salutations fraternelles à l'occasion de ce Congrès extraordinaire. Je suis consciente que vous vivez actuellement une période critique. Je sais que le monde, sous le choc, suit en réalité l'abandon de l’optimisme démocratique, face à un président qui vient de renoncer à la démocratie et qui se veut le décideur suprême de votre pays.
Ces nouvelles sont pour nous particulièrement choquantes alors que vous avez livré et remporté la bataille de la révolution en Tunisie, en plaçant le dialogue social au cœur de la recherche visant à résoudre les problèmes de la nation. Mais je ne peux qu’imaginer que cela est d'autant plus difficile pour vous.
Le mouvement syndical joue un rôle dans la lutte pour la démocratie, la lutte pour le contrat social, pour les conditions du contrat social, à savoir des emplois, un travail décent, une transition juste en matière de climat, des droits, une protection sociale, une protection sociale universelle, l’égalité de revenus, l’égalité des genres et des races et, bien sûr, la société inclusive que vous avez revendiquée en résistant effectivement au militantisme en marge des revendications religieuses dans votre pays.
Nous savons que l’UGTT est fondamentale. J’aurais aimé pouvoir me joindre à vous, mais malheureusement nous ne pourrons y assister la semaine prochaine et je vous prie, toutefois, d'accepter notre solidarité.
Vous savez que nous soutiendrons toujours l’UGTT dans le cadre de sa lutte pour les droits démocratiques en Tunisie, pour les travailleurs et les travailleuses de la Tunisie. Nous savons, en outre, que le chemin que vous devrez parcourir est ardu et nous vous exprimons toute notre solidarité.
L'unité au sein du mouvement syndical est le seul moyen de pouvoir combattre les tendances de la dictature, de l’exclusion et, bien sûr, du déclin des libertés et des droits fondamentaux. Votre lutte est notre lutte. Solidarité. »