Le discours du président de la république à la cérémonie de prestation de serment des membres du gouvernement investi est tout simplement ahurissant pour ne pas dire scandaleux.
Par ce discours menaçant et belliqueux, le président de la république démontre de façon on ne peut plus claire qu’il n’est pas le président de tous les tunisiens, qu’il n’est pas au-dessus des partis mais qu’il est un parti à lui tout seul.
L’homme n’est plus dans son rôle constitutionnel, il fait peser d’ores et déjà une grave menace sur notre démocratie balbutiante.
Mokhlès Marzouki
Le grand perdant c'est la République…
La cérémonie de prestation de serment à Carthage a été l'occasion de vérifier ce que nous savons déjà : la grande confusion entre la fonction de Président de la République et ce qu'elle nécessite comme équilibre, intelligence politique, culture de l'Etat et sens de la responsabilité et les sautes d’humeur, l’amertume, l’aigreur d'un homme qui s'est senti probablement trahi, blessé dans son amour-propre et vexé par la tournure des évènements…
Un discours incompatible avec l'endroit, le protocole et la fonction qui est la sienne…La litanie est la même, la ritournelle est la même, les menaces sont les mêmes, le registre est le même, le ton est le même et l'ambiguïté est la même…
Pourtant, le Président avait l'occasion de retourner la situation en sa faveur , en défendant son choix, en l'expliquant, en justifiant ses rebondissements et surtout en réaffirmant son respect du texte constitutionnel dont il est le saint protecteur en l'absence d'une cour constitutionnelle….
Non, c'était plus fort que lui, il fallait que cette cérémonie fût le réceptacle de tous ses tourments et de toutes ses obsessions, l'expression d'une colère illégitime car ignorant le sens de la légitimité dont il n'est pas, heureusement, le seul détenteur….
Chiheb Boughedir