Gaza : Les menaces grandiloquentes de Trump et les négociations avec le Hamas

La nouvelle déclaration de Trump sur Gaza, nouvelle alarme. Il a essentiellement menacé toute la population de Gaza de périr si les otages ne sont pas libérés, ajoutant que l’Amérique fournit à Israël ce dont il a besoin pour « finir le travail », c’est-à-dire commettre le génocide.

Des externalités et des contacts impensables

Des déclarations qui semblent faire du président américain un fervent partisan du génocide palestinien, soutenu par la précédente administration américaine et par tous les pays européens qui s’en prennent aujourd’hui aux méchants Russes. Des menaces qui se sont entremêlées aux déclarations du porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, selon lesquelles Trump n’accepterait pas le plan égyptien pour la bande de Gaza, restant fidèle à sa « Riviera de Gaza ».

Jusqu’à présent, les mauvaises nouvelles, en particulier pour les Palestiniens abandonnés, mais qui entrent clairement en conflit avec les nouvelles selon lesquelles les Américains entament des négociations directes avec le Hamas, une initiative qui, comme l’explique Middle East Eye (MEE), avait été évitée jusqu’à présent par les États-Unis parce qu’elle implique de traiter avec une milice identifiée comme terroriste.

Des contradictions qui font partie du modus operandi de Trump, mais qui touchent au paroxysme lorsqu’il s’agit du Moyen-Orient, puisqu’il doit faire face aux pressions des faucons pro-israéliens qui le soutiennent, qui s’ajoutent à celles des dirigeants israéliens. Des pressions qui agissent de concert et qu’il ne peut pas contester impunément.

Ainsi, pour éviter que la nouvelle de négociations directes avec le Hamas ne déclenche une levée de boucliers - les Etats-Unis négocient avec les terroristes le 7 octobre... - Trump s'est lancé dans une tirade intempestive qui a débordé même Netanyahou sur sa droite.

Petit détail supplémentaire, qui permet de réaliser l'ampleur de la faille de l'administration Trump : l'Amérique a gardé secrète son intention de traiter avec le Hamas vis-à-vis de Tel-Aviv, à tel point que ce dernier l'a appris par d'autres sources (Haaretz).

C’est aussi une nouveauté : auparavant, les États-Unis avaient toujours communiqué à l’avance à Israël leurs mouvements sur l’échiquier du Moyen-Orient. On peut imaginer l’irritation de Netanyahou et de ses faucons, comme on peut le deviner à partir d’une allusion dans l’article de MEE susmentionné.

Nous arrivons donc à l’avenir de Gaza. À ce jour, tout est bloqué : après le refus du Hamas de prolonger la première phase de la trêve proposée par Israël pour éviter d’entamer la deuxième phase, c’est-à-dire la négociation d’une paix durable, Tel-Aviv a bloqué toute aide à la bande de Gaza, condamnant deux millions de personnes à la faim et à la misère. Et il aiguise ses lames pour une nouvelle vague de destruction.

Pour cette raison, il a refusé de respecter les accords conclus avec le Hamas, qui prévoyaient le passage à la phase deux dimanche. Et pour cette raison, il a immédiatement rejeté, sans même le voir, le plan proposé par l’Égypte, soutenu par la Ligue arabe, il y a quelques jours. Pour Netanyahu, tout plan qui propose de mettre fin à la guerre à Gaza est inacceptable car il accélérerait l’effondrement de sa coalition au pouvoir. Ses partenaires fanatiques de la coalition rêvent de reprendre la guerre, d’expulser les Palestiniens et de construire des colonies juives à Gaza.

Sur le niet israélien et celui apparent des États-Unis

Ce rejet, comme nous l’avons mentionné, a été immédiatement approuvé, apparemment, par les États-Unis par l’intermédiaire du porte-parole du Conseil de sécurité nationale. Mais le démenti américain semble relatif. En fait, comme le note MEE, « selon les analystes, les dirigeants des pays arabes ignorent les déclarations des porte-parole et des diplomates, donnant plutôt du poids aux déclarations directes d’un cercle restreint et très uni de conseillers de Trump, comme l’envoyé pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, et le président lui-même ».

Un diplomate arabe de haut rang interrogé par Amir Tibon pour Haaretz, a expliqué que le niet de Washington était frustrant, mais « ne devrait pas être considéré comme le point final des efforts des pays arabes. Il y aura une longue négociation à ce sujet. Nous n’en sommes qu’au début du processus. »

D’ailleurs, il convient de noter, comme MEE l’a mentionné, que les pays arabes ont accueilli le discours de Trump au Congrès avec un soupir de soulagement, car il n’ avait pas mentionné la bande de Gaza, mais surtout il avait évité de réitérer son plan sur la « Riviera de Gaza ». Et ils se disent confiants qu’il finira par accepter leurs propositions, qui ne prévoient pas le déplacement des Palestiniens.

Cependant, MEE révèle également une critique du plan égyptien, qui aurait motivé le premier rejet. Bien qu'il soit assez détaillé sur la reconstruction de Gaza et le gouvernement technique de transition qui devrait diriger la bande, rien n'est dit sur le Hamas. Les médias arabes ont ainsi déclaré : « Pour être honnête, il n'y a rien de spécifique sur le Hamas dans la proposition de la Ligue arabe ». Or, l'avenir du Hamas est une question cruciale.

Le fait est qu’aucun pays arabe ne peut proposer avec assurance au Hamas de ne pas participer au futur gouvernement de la bande de Gaza ou d’être désarmé, ou quoi que ce soit de similaire. Pour les masses arabes, le Hamas est maintenant un symbole indispensable de la Palestine. Sa résilience est racontée avec emphase par les médias arabes en parallèle de l’immense souffrance des Palestiniens.

Ils ont donc laissé aux États-Unis la tâche de traiter avec le Hamas sur cette question, ce qui semble être précisément ce qui se passe. Le Jerusalem Post, en effet, relance une information de Reuters dans laquelle il est expliqué que « mercredi soir, des pourparlers ont eu lieu entre l’envoyé du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, les dirigeants du Hamas et les médiateurs de l’Égypte et du Qatar [...] ».

Sur les négociations entre les États-Unis et le Hamas

Selon certaines sources, lors des pourparlers entre les États-Unis et l’Égypte, la gestion de Gaza après la fin de la guerre a été discutée, y compris les noms de ceux qui dirigeraient la bande de Gaza. Selon certaines sources, les pourparlers se sont conclus de manière positive et indiquent une transition imminente vers une deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu.

Un clin d’œil aux exigences américaines peut également être trouvé dans le message inquiétant de Trump, qui se lit comme suit : « Le temps est venu pour la direction [du Hamas] de quitter Gaza ». C’est avec cet exil que la longue guerre du Liban a pris fin. Et ce sera une ligne rouge pour les États-Unis, alors que le message ne dit rien sur le désarmement du Hamas et son rôle futur : des négociations sont en cours.

Une option qui est en discussion depuis un certain temps, manifestement rejetée par Netanyahou (mais c’est ainsi), est que la bande de Gaza soit dirigée par l’Autorité palestinienne. MEE note d’ailleurs que « le jour même où la Ligue arabe a approuvé le plan d’après-guerre pour Gaza, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé une amnistie générale pour les membres expulsés du parti politique palestinien Fatah ». Cela est dû, explique MEE, à la pression des pays arabes. Dans le même temps, Abbas a annoncé qu’il créerait le poste de vice-président, jusqu’à présent absent : une façon d’inclure dans le gouvernement les zones palestiniennes qui ont été exclues jusqu’à présent.

Il convient de rappeler que dans son discours au Congrès, Trump s’est limité à mentionner que le Moyen-Orient est « une zone très difficile » et que « beaucoup de choses bougent dans la région ». Un clin d’œil significatif également pour Gaza (d’ailleurs, le message menaçant de Trump commence par « Shalom Hamas… », ajoutant qu’il signifie « bonjour » ou « au revoir », mais la traduction principale est « paix »).

Un jeu très difficile, dans lequel le sort de millions de personnes est en jeu. Il est à espérer que les manœuvres discrètes pour parvenir à une solution à la crise actuelle ne seront pas bombardées.

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