La participation populaire marginale et le taux de plus en plus élevé d’abstentions aux différentes consultations populaires imposées par le président Kais Saied en vue de mettre en place sa nouvelle république montrent, sans la moindre ambiguïté désormais, une lassitude des tunisiens des expérimentations politiciennes qui, depuis janvier 2011 et juillet 2021, n’ont fait que dégrader l'économie, le pouvoir d’achat et les services publics, tout en accentuant l’isolement de la Tunisie sur la scène internationale du fait d’une communication extérieure cacophonique et d’une diplomatie dysfonctionnelle, proche de la mort clinique et dont la refonte intégrale est devenue une nécessité urgente et vitale.
Face à cette désaffection répétée, prenant de plus en plus l’apparence d’un rejet, aussi bien à l'intérieur que sur la scène internationale, le président Kais Saied gagnerait à tirer les enseignements appropriés en vue d’épargner à la Tunisie davantage d’affronts et de difficultés.
Face à cette dégradation incessante sur tous les plans, un patriote devrait savoir ce qu’il faut faire pour éviter d'être le Néron du XXIème siècle.
Comme disent les américains: « Please, do the right thing ».
Après le score étriqué de la consultation électronique, du référendum sur la constitution et des élections législatives anticipées, consacrant le programme politique du président Kais Saied pour sortir la Tunisie de la crise, force est de constater que si la crise économique s’amplifie et que les portes se ferment l’une après l’autre, le projet politique du président Kais Saied fait l’objet d’une apathie remarquable qui a tout l’air d’un rejet cinglant.
L’heure du bilan et du changement de méthode et de cap a sonné. La conjoncture extrêmement difficile à l'intérieur et exceptionnellement volatile à l'extérieur ne permet plus de fuite en avant, car ce serait vers l'abîme.
Dans l’attente du deuxième tour dans possiblement une centaine de circonscriptions, au moins 7 circonscriptions sont restées sans candidats et plusieurs circonscriptions n’ont eu qu’un seul et unique candidat.
En dépit des justifications sophistiquées de l’incontestablement indépendante ISIE, les élections législatives tunisiennes de 2022 resteront, en toute probabilité et pour longtemps, les élections les plus moroses et les moins suivies au monde.
Après les scores pas particulièrement brillants de la consultation électronique du 20 mars et du référendum sur la nouvelle constitution du 25 juillet, les élections législatives du 17 décembre semblent confirmer les prémices d’un plébiscite populaire…. pour autre chose, peut être de plus concret et de plus proche de leurs préoccupations.
Le verdict est on ne peut plus clair et semble dénué de toute ambiguïté.