La polémique et les doutes qui ont été à l’origine du retard dans la réalisation du projet de port en eaux profondes et d’un aéroport international digne de l'héritière de Carthage et d’un pays qui ambitionne de se classer parmi les principales destinations touristiques dans le bassin méditerranéen, semblent se terminer en queue de poisson avec la réémergence des projets d'extension de l'aéroport Tunis-Carthage qui a déjà perdu son label international et occupe un classement international peu honorable et du serpent des mers du port d’Enfidha comme si le débâcle économique de l'aéroport d'Enfidha ne suffisait pas.
Ma modeste expérience professionnelle aux Etats Unis d'Amérique, en Asie (Corée, Inde, Japon) et en Europe (Suède et Allemagne) me fait penser que la Tunisie moderne a besoin de lancer un signal fort au monde extérieur avec un méga projet de pôle multimodal (services aéroportuaires, portuaires, navals, ferroviaires et routiers) dans la zone Bizerte-Utique.
Il est quand même surprenant de constater que seuls Jules Ferry et les Français aux 19eme et 20eme siècles aient pu apprécier la valeur de ce site stratégiquement situé au milieu de l’autoroute de la mer Méditerranée.
Les Allemands ont tenté en vain de prendre la relève au 21eme siècle en tant que partenaires en concluant un accord de jumelage en grande pompe à Berlin en 2017, lors de la visite du chef de gouvernement Youssef Chahed, entre Bizerte et la ville-port de Rostock de la Poméranie Occidentale, alors fief et circonscription électorale de la chancelière Angela Merkel. Accord qui semble être resté très en deçà des ambitions qui ont été à son origine.
Une autre occasion ratée, à l'instar du chapelet d'opportunités gaspillées et perdues qui jalonnent l’histoire de la Tunisie depuis le début de ce siècle.