Dans cette profonde crise structurelle avec la conjonction de causes endogènes et exogènes exceptionnellement défavorables, il est quand même désarçonnant de voir le secteur bancaire réaliser des chiffres de croissance et de bénéfices multiples de la croissance économique nationale.
Pourtant, il est de notoriété publique que les banques tunisiennes n’utilisent pas de procédés ou de schémas plus modernes et plus créateurs de richesse que ceux de leurs homologues européennes, asiatiques et américaines.
Face à ce mystère, certains vont jusqu'à imputer cette rentabilité et cette croissance hors norme à une situation de rente et des ententes de cartels qui feraient du système bancaire un mécanisme d'appauvrissement de l’entreprise, surtout de la PME, et d’extorsion du contribuable.
En Tunisie, il n’est pas excessif de penser qu’aucune relance économique et une démocratie entrepreneuriale ne pourront voir le jour sans une réforme en profondeur du système bancaire et de la concurrence.
Les plus grands freins à la réforme et à la démocratisation de l'économie pourraient bien ne pas être des contrebandiers ou des spéculateurs tapis dans des dépôts et hangars éparpillés dans l'arrière-pays mais plutôt des cols blancs confortablement installés dans des bureaux luxueux et climatisés avec des primes insolentes et une mentalité de rapace et de charognard.