Il est tout simplement humiliant et révoltant d’entendre des voix algériennes, heureusement minoritaires, parler de la Tunisie en tant qu'État failli qui dépend de l'Algérie pour se nourrir et que la solution serait pour l'Algérie d’absorber la Tunisie et d'en faire une wilaya algérienne.
A nos frères et voisins algériens de réaliser que la fierté et l'orgueil nationaux ne sont pas l’apanage exclusif du peuple algérien et que le peuple tunisien, avec sa vieille et riche histoire marquée par des époques de repli et de renaissance, n’accepte pas ce genre de langage et cette hogra que certains se croient permis.
L’histoire est pleine de rebondissements et nul n’est en droit d’insulter l’avenir et de se laisser tenter par la suffisance et la condescendance.
Si les plus grands désastres historiques de Zama au Bardo nous sont venus de la frontière occidentale, nos frères et voisins algériens feraient bien de méditer les péripéties de l’histoire moderne et le contournement de la ligne électrifiée Morris, construite en vain par les colons français pour freiner les incursions armées du FLN à partir de la Tunisie.
Seule la bonne volonté et le respect mutuel entre les peuples voisins sont en mesure de garantir la sécurité et la stabilité régionales car le monde, surtout en ces temps troubles, ne manque pas de régimes expansionnistes avec des ambitions territoriales et que chaque expansionniste peut être confronté à plus expansionniste que soi.
Alors que les plaques tectoniques géostratégiques bougent dans notre région, la sagesse dicterait que nos frères algériens fassent taire ces voix qui pêchent en eau trouble et portent atteinte aux liens fraternels et de solidarité de destin entre les deux peuples voisins dans le cadre de la préservation de la fierté et de l’honneur réciproques.