Lors de mon séjour à Tabarka, de nombreux autochtones m’ont signalé avec beaucoup d’amertume que, si le centre de la Tunisie dispose de deux aéroports (Enfidha et Monastir) et le sud de quatre aéroports (Sfax, Gafsa, Nafta et Djerba), le nord de la Tunisie, avec ses sites naturels imprenables et ses nombreux vestiges archéologiques, ne dispose que d’un aéroport (Tabarka) qui est presque à l'arrêt.
Quelle reconnaissance pour un aéroport quasi constamment fermé et ouvert occasionnellement, d’après des sources qui restent à confirmer, au rapatriement de tunisiens expulses de certains pays européens.
Alors que cette région répond aux critères de diversification du produit touristique (tourisme balnéaire, d'hiver, écologique et culturel…), il reste quand même curieux que, faute d’une autoroute ou d’une route express menant de la capitale à Tabarka-Ain Draham, l'aéroport de Tabarka ne puisse pas jouer son rôle de développement économique et touristique dans une région qui en a en même temps un grand besoin et un potentiel incontestable.
En fait, le sous-développement n’est pas une fatalité, mais la résultante d’un déficit d’audace, de vision et de volonté de développement inclusif et durable.