La plupart des Tunisiens semblent braqués sur le passé, certains avec adulation et d’autres avec une phobie obsessive.
Chacun semble avoir sa propre nostalgie d’une belle époque ou d’un âge d’or allant de la conquête islamique, à la suzeraineté à la porte sublime de l'empire ottoman, au règne beylical pour finir avec les nostalgiques de « ommek el akri » et ceux de l'époque de l'indépendance précédant ce qui est communément qualifié de « décennie noire ».
S’il est admis que certains secteurs étaient plus performants durant la période post-indépendance qu’ils ne le sont actuellement, il n’en reste pas moins que la loi de la nature est cyclique et que l’histoire des nations a toujours connu des hauts et des bas.
Le propre des peuples qui méritent de figurer dans l’histoire de l'humanité est de trouver l'énergie et les moyens de rebondir encore plus forts après une crise ou une phase de reflux.
Une petite dose de nostalgie peut être un exutoire mais un excès peut virer à l’obsession maladive et même à une fuite et une peur de l’avenir et de ses défis.
S’il est communément admis que personne ne peut arracher une page de l’histoire et qu’un peuple sans mémoire n’a pas d’avenir, il serait judicieux d'éviter tout excès de passion vis à vis du passé et de faire de l'avenir un projet commun si nous voulons rester un peuple souverain et indépendant, acteur et non pas une relique de l’histoire.