S'il y a quelque chose qui a achevé de convaincre Ennahdha de s'accrocher plus que jamais au régime parlementaire, et ce faisant, de ne rien lâcher, c'est le comportement tantôt erratique, tantôt autocratique, de l'actuel président de la République ainsi que l'idée qu'il se fait du régime présidentiel.
En quelques vingt mois au palais de Carthage, il a réussi à nourrir la méfiance instinctive de ce parti, épidermiquement allergique au régime présidentiel.
Cerise sur le gâteau, Kaïs Saied exige, à présent, la modification de la constitution dans le sens d'un renforcement de ses pouvoirs, tout en bloquant la création de la cour constitutionnelle… Alors que la première ne peut pas se faire, ni même être envisagée, sans l'activation de la seconde.
Heureusement, piètre juriste.
S'il était tenté par le passage en force, via un référendum, là aussi, il lui faudrait passer par une autre institution : l'ARP.
Or, sans parti acquis à sa cause et par voie de conséquence faute d'une majorité parlementaire susceptible de le soutenir dans sa dérive, sa tentative restera lettre morte.
Et par-dessus le marché, heureusement piètre politique…