Alors que commencent à poindre les premiers doutes sur la perspicacité présidentielle, après le coup de force du 25 juillet, une petite semaine nous sépare du 13 août, fête de la femme.
Après s'être doté 'manu militari' des pleins pouvoirs, une belle occasion se présente au président de la République, jamais économe d'une veine populiste, pour entrer de plein pied dans l'Histoire. Et ce, pour la première fois tant en Tunisie que dans le monde Arabe.
C'est ainsi que désigner une femme cheffe du gouvernement ou premier ministre, évidemment sous le sceau de la compétence et surtout de l'allégeance qui lui est tout autant cher, lui permettrait de faire d'une pierre deux coups, et peut être même trois…
- Eblouir et remobiliser tous ceux parmi la société civile et les partis qui sont tombés en pâmoison, le soir du 25 juillet mais qui commencent maintenant à se poser des questions sur ses véritables intentions,
- éteindre toutes les préventions de plus en plus pressantes à son égard venant de la communauté internationale,
- aider à mieux faire passer la pilule de la grande réforme constitutionnelle à venir et qui constituera un tout (renforcement des pouvoirs présidentiels, code électoral dans un sens majoritaire et surtout introduction des principes et mécanismes de la démocratie directe).
La journée 'portes ouvertes'
Ce qui explique le ratage de la journée 'portes ouvertes' organisée lors de l'aïd et la grande réussite de celle d’hier (qu'il convient de saluer), ce n'est pas le manque d'agents de maintien de l'ordre devant les centres d'accueil ce jour-là et leur présence massive ce jour-ci, mais la scandaleuse insuffisance de vaccins et du personnel dédié à la vaccination tels que mis à disposition il y a trois semaines et leur remarquable abondance aujourd'hui.
Quand on fait main basse sur le stockage et la régulation des vaccins ainsi que l'affectation du personnel, il devient très facile de manipuler l'opinion publique comme on l'entend... (C’est la directrice du cabinet du Président et le ministre de la santé adversaires résolus de Mechichi qui se faisaient délivrer les vaccins sur le tarmac de l'aéroport. Cela a été abondamment mis en scène par la communication présidentielle. Vous pensez bien qu'ils n'allaient pas se dépêcher de lui communiquer les vrais chiffres et au contraire user de leur pouvoir de rétention. C'est bien hélas ce qui semble être arrivé. Comment expliquez-vous alors que les 500 000 doses administrées hier étaient là depuis la première semaine de juillet puisque nous en sommes actuellement (source ministère santé) à 5 millions de vaccins stockés ?)