Il est assez cocasse de voir notre club-phare, qui aime complaisamment s'appeler "Dawla" dans nos contrées, tomber sur plus fort que lui…
"Les conditions de jeu et de sécurité n'étaient pas réunies" : telle est la sentence rendue par la CAF, à l'unanimité de ses membres, pour annuler la finale retour de la league des champions. Assortie d'une mesquine et humiliante réclamation faite au vainqueur éphémère, qui est de rendre le trophée et les médailles. Comme si celles-ci ont été emportées et nom remportées lors d'une banale foire…
Il s'agit donc d'un double camouflet pour la Tunisie dont personne n'a à s'en réjouir.
Le premier, adressé à notre Fédération de Football (FTF) pour ne pas avoir pu assurer le respect des règles autour de l'aire du jeu, notamment, le fonctionnement régulier du Var qu'elle se devait (à l'instar de son homologue Marocaine au match aller) de garantir conformément au cahier des charges établi par la CAF.
Le second, délivré à l'actuel gouvernement, pour ne pas avoir assuré la sécurité qui sied, aux nombreux hauts responsables du foot africain venus assister au match, et qui semblent, avoir été plongés dans un détestable climat d'intimidation dès le but égalisateur injustement refusé aux Casablancais.
Derrière cette décision sans précédent de la CAF, celle-ci, il faut le souligner, s'auto-sanctionne également. Puisqu'elle annule pour la première fois de son histoire, le déroulement d'une finale dont elle est coresponsable avec la Fédération du pays organisateur.
Et au bout, c'est notre représentant, en l'occurrence, l'Espérance, qui, dans sa tentative démesurée de razzia des trophées, fait les frais de l'incurie générale qui frappe notre football depuis belle lurette. Sans parler des obscures accointances, avec la FTF dans sa délirante volonté hégémonique d'imposer sa domination sur notre football.
Cependant, de tout ce qui précède, il faut raison garder : après tout, ce n'est pas un match perdu mais à rejouer sur terrain neutre.
Au passage, il a été saisissant de voir le spectacle de la surenchère de nos responsables politiques en herbe et peut être en devenir (mais ça va être laborieux...) comme le chef du gouvernement et ses proches, encore plus remontés que les fans de l'Espérance, en appeler à la "mobilisation générale" contre cette "mascarade" de la CAF.
Il y a bien d'autres combats à mener pour la gloire de nos clubs de foot (violence dans les stades, corruption des dirigeants, partialité de l'arbitrage, déficit de formation des cadres, etc) que de souffler sur les braises en espérant quelques petits dividendes électoraux…