Exemple édifiant du dialogue de sourds entre le président de la République et le représentant de l'Union Européenne pour les affaires étrangères.
La minceur des arguments du côté Tunisien jure et contraste avec l'impressionnant dispositif sécuritaire mis en branle hier pour convoyer le président jusqu'à Bizerte (machallah comme dirait Bouden) et détone avec la rigueur du côté Européen.
Fragments des communiqués de part et d'autre suite à l'entretien téléphonique.
Concernant la partie Tunisienne :
'Le président a affirmé à son interlocuteur que les raisons derrière l’annonce des mesures exceptionnelles prises en Tunisie sont en substance, que l'Etat tunisien était sur le point de s'effondrer. '
« Il y a eu seulement suspension de l’activité de l’assemblée législative en raison de sa transformation en arène de bataille où du sang a été versé ». (Une paire de gifles, un coup de boule et un coup de poing ?)
« Une situation de blocage au sein de l’ARP ainsi que la propagation de la corruption et des manifestations spontanées de jeunes appelant principalement à la dissolution du parlement. »
« Les manifestants (qui ont suivi le décret 117) étaient rémunérés par l'opposition et nous avons traité la chose avec souplesse, d'ailleurs nous avons levé les assignations à résidence ».
Concernant l’Union Européenne :
Le représentant a promis qu’il transmettra ces informations (qui vont sans doute impressionner les ministres des affaires étrangères) et a souligné l’importance de l’établissement d’un calendrier bien défini pour le retour à un ordre constitutionnel en Tunisie basé sur la séparation des pouvoirs , le respect de l’état de droit et de la démocratie parlementaire , la sauvegarde des libertés fondamentales…