Abdellatif Mekki, le ministre de la santé, constitue objectivement la bonne surprise de cette crise sanitaire qui en est à ses débuts : pédagogie, flegme, discernement, vision, stratégie, etc.
Depuis qu'il écume les plateaux télés et radios, on en sait à chaque fois, un peu plus sur le champ du possible pour endiguer cette pandémie ainsi que sur sa personnalité pleine à la fois, de conviction, d'assurance et d'humilité.
En témoigne, sa façon de se présenter en conf' de presse accompagné de hauts cadres de son ministère illustrant son côté meneur d'équipe et soulignant son attachement au travail collégial.
D'autre part, (je suis tenté d'ajouter de surcroît), c'est l'un des rares ministres de ce gouvernement à jouir d'une constante légitimité électorale, qui fait largement défaut à la plupart de ses collègues.
Elu constituant en 2011, puis député en 2014 dans la circonscription du Kef, c'est par la volonté du chef d'Ennahdha qu'il a été empêché de se présenter en tête de liste aux dernières législatives dans son fief.
Lui, le réfractaire à la volonté de puissance de l'actuel président de l'Arp.
Il a même dû se ranger derrière lui en tant que n°3 dans une circonscription (Tunis 2) gagnable, tout au plus, que pour les deux arrivés premiers sur la liste de son parti.
Son principal mérite a donc été de jouer collectif, en ne retirant pas capricieusement sa candidature à une élection perdue d'avance pour lui mais gagnable pour son parti.
Le type de comportement contraire à celui de la plupart de ses rivaux politiques, toutes sensibilités confondues, qui en pareille occasion, se seraient précipités pour faire "cavalier seul" en se portant candidats à la présidentielle pour une gloire précaire.