Rien ne va plus en France ? Faisons de "l'islamologie" !!!!!!!

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Lorsque pour soulager nos angoisses “orientales”, nous nous focalisons sur l’urgente nécessité de réformer «l’islam politique», c'est-à-dire la religion, ou l’une des expressions de la religion de l’Autre, nous cherchons partout sauf... près de nous - et donc seulement hors de la sphère de notre responsabilité - l’origine de turbulences auxquelles nous sommes pourtant étroitement associés.

L’islamologie normative, c'est-à-dire la pratique de tous ceux qui croient pouvoir dire “le vrai islam” avant de désigner ensuite ses contrevenants apporte très peu à mes yeux à la compréhension et moins encore au traitement des crispations radicales attribuées aux seuls “islamistes”.

Si nous sommes si friands de cette pratique, c’est qu’elle a le délicieux avantage de limiter l’attribution des responsabilités aux seuls adeptes de cette religion.

Elle qu’elle nourrit ce que j’identifie comme une sorte d’ “illusion éducative” de notre relation à l’Autre. Elle nous amène en effet à désigner tous ceux qui nous résistent comme autant de victimes d’une très sélective “maladie de l’Islam” qui aboutit à la désigner comme souffrant d’un simple déficit de savoir : les jihadistes n’auraient pas lu “la bonne sourate”, ou “pas jusqu’au bout”. Ou bien, les pauvres, ils n’y “comprendraient rien”.

J’ai répondu de longue date aux raccourcis de la problématique de cette vision unilatérale et complaisante développée en son temps, dans le droit fil de Bernard Lewis, par Abdelwahhab Meddeb et tant d’autres. Il suffirait ainsi de parfaire l’éducation religieuse de quelques millions de musulmans pour en finir avec les radicalismes qui déchirent les scènes musulmanes ou mondiale.

La résorption de ces conduites “musulmanes” de rupture et de violence pourrait donc se passer de la prise en compte de leur matrice politique (bi ou multilatérale) et donc du rôle des acteurs autres que musulmans. Et l’on pourrait oublier ce qui pourtant devrait être une incontournable évidence : pour résorber ces très profonds malentendus, il faut aujourd’hui songer impérativement à “nous” réformer (tous) au lieu, encore et encore, de ne penser qu’à réformer l’Autre.

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