Ali Abdellah Saleh In memoriam

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Même si la concurrence (avec Bachar al Assad notamment) a été rude, il a sans doute été l’un des leaders politiques les plus opportunistes et les plus méprisables de sa génération.

L’assise initiale de son pouvoir s’est construite sur la contrebande de whisky avec Djibouti, organisée depuis son poste de commandant de région militaire. A partir de 1978, pour se maintenir au pouvoir, il s’est ensuite allié successivement à toutes les composantes, groupes jihadistes inclus, du paysage yéménite.

C’est lui qui, à partir de 2004, pour discréditer les revendications banalement “anti-impérialistes” de ses partenaires houthis d’alors (qui ne dénonçaient que ses concessions aux exigences de la “guerre” américaine “contre la terreur”) les a confessionnalisé et réinjecté ce faisant, sans le moindre état d’âme, le poison de la division sectaire dans une société qui avait largement réussi à la dépasser.

Saleh a fait assassiner nombre de ses adversaires politiques, dont – sous mes yeux - le leader socialiste Jarallah Omar. Au cours de la séquence printanière, il n’était sorti par la porte que pour rentrer par la fenêtre, au prix d’une volte face opportuniste qui l’avait vu s’allier à ses ennemis d’hier.

Avant de se retourner soudainement contre eux, sans savoir que cette ultime trahison allait accélérer sa fin.

Inquiétudes à Sanaa

Situation confuse à Sanaa où, sur le terrain militaire, le renversement d’alliance survenu hier tarde à produire des effets décisifs, les Houthis conservant le contrôle de l’essentiel de la capitale.

Dès lors les craintes sont fortes que la coalition, prenant prétexte du ralliement de l’une des composantes de la “rébellion”, ainsi que de rumeurs d’utilisation par les Houthis de missiles tirés en direction des Emirats, accentue plus encore son effort militaire contre la capitale. Et qu'elle fasse à nouveau usage d’armes hors normes, complaisamment fournies par les Etats-Unis (qui restent les seuls habilités à autoriser leur utilisation) et dont la population serait bien évidemment la première des victimes.

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