Une embellie au Yémen ?

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S’agissant de la longue crise yéménite, même très modéré, un relatif optimisme est peut-être de mise. Pour la première fois depuis trois ans, les raccourcis bellicistes empruntés par la coalition saoudo-émiratie - sous l’étendard trompeur de la très consensuelle “lutte contre l’Iran” - semblent générer quelques réserves de la part de ceux qui, sans le moindre état d’âme, les ont trop longtemps cautionnés.

D’abord, si la “bataille de Hodeida”, cet assaut potentiellement meurtrier sur le port de 600 000 habitants, qui devait couper les “rebelles houthis” de leur unique accès portuaire, n’a pas eu lieu c'est qu'elle n'avait sans doute pas reçu le feu vert des occidentaux.

Ensuite, un rapport de l’ONU vient de porter des accusations très graves et très documentées sur les méthodes employées par la coalition, que ses sponsors occidentaux ne peuvent désormais ignorer.

A en croire Martin Griffiths, le représentant de l’ONU qui les organise, aucun renversement décisif n’est à attendre des pourparlers qui s’ouvrent à Genève le 6 septembre. Car la route de la sortie de crise reste longue.

Toutefois, ce début de redistribution réaliste des responsabilités pourrait aider à orienter les efforts dans la bonne direction. En consacrant d’abord clairement l’échec de la solution militaire prônée par la coalition.

Et plus encore en posant ensuite le principe qu’aucune négociation ne saurait être fondée sur des bases aussi parfaitement irréalistes (équivalentes à une reddition sans condition des Houthis) que Riad et Abou Dhabi ont jusqu’alors réussi à imposer.

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