(Une fois n’est pas coutume), B. Guetta ce matin sur les raccourcis orientaux de Macron : « Le problème est qu’au Proche-Orient, Emmanuel Macron oublie l’Histoire alors qu’il la convoque si bien en Europe. Pas un mot sur les origines de l’islamisme et sa diversité, pas une virgule sur les révolutions arabes de 2011 et leur formidable aspiration à la démocratie, rien sur le chiisme et le sunnisme ni sur la rivalité entre Perse iranienne et Arabie saoudite.
Rien, en bref, de ce qui est essentiel (où Guetta omet d’ailleurs un certain conflit régional) et le président de la République, hors sol, en esprit rationnel mais semblant tout ignorer de la tragédie proche-orientale, peut ainsi développer une approche du drame syrien bien peu réaliste. Il ne veut plus faire du départ de Bachar al-Assad un préalable à tout. Sa priorité est la lutte contre le terrorisme.
Il ne veut plus d’Etats faillis, sanctionnera tout nouvel usage d’armes chimiques et veut protéger les minorités. Très bien, mais comment y parvenir ? Comment convaincre les Syriens de se résigner à Assad ? Comment amener Iraniens et Saoudiens à enterrer une hache de guerre millénaire ? Comment faire comme si tout cela n’avait pas de cause ?
Peut-être a-t-on mal compris, mais ce n’est pas clair ».
On savait qu’il ne faut pas tirer sur une ambulance. Doit-on se contenter de dire aujourd’hui qu’il ne faut pas (encore) tirer sur le landau du nouveau-né hors sol ?
Trop c'est trop : Macron a désormais une tâche syrienne indélébile sur le revers de son veston. Ou peut-être même au milieu de son front.