L'histoire algérienne ne semble être qu'une affaire de cycles et d'éternel recommencement.
1985-1986, choc pétrolier dû à la rivalité entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Soudain, dans la presse algérienne (très contrôlée), le mot "crise" fait son apparition. Les (sempiternelles) réformes en projet sont abandonnées, le climat politique se durcit, les opposants sont jetés en prison, la dette extérieure est un secret d'Etat, un groupe armé islamiste fait parler de lui, premières émeutes d'envergure à Constantine, les jeunes diplômés, les cadres, tout le monde parle du Canada. La machine folle est lancée.
On connaît la suite.
Les émeutes d'octobre 1988, le coup d'Etat de janvier 1992, et la folie sanglante des années 1990.
La vie politique algérienne, ses turbulences, sont corrélées au niveau du baril d'or noir. Quand les caisses sont vides, quand on reparle du FMI, quand on graisse les moyeux de la planche à billet et que, soudain, la cigale affamée cesse de chanter, l'ajustement se fait de manière brutale.
La prospérité tant vantée, "l'émergence" sans cesse clamée, tout cela apparaît sous son vrai jour : du toc, du gaspillage, du festi pour la majorité, du festin pour les filous. Import-import, fortune des bazaris, appartements à Paris pour les uns, des cages à poule de guingois et inachevées pour les autres,.
Qui va payer la facture ?
D'une manière ou d'une autre, comme lors des années 1990, le peuple payera l'addition.
Deux, trois ou quatre fois plus cher.