Au fil du mondial : Le force du petit…

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Il ne faut jamais dire jamais. A un collègue qui me demandait si je croyais à un exploit du Japon contre la Belgique, j’ai répondu par une négation catégorique, celle du gars à qui on ne la fait pas. Comment ? Qui pouvait croire que cette équipe si impressionnante, capable d’aligner en son sein deux fois onze joueurs performants, risquait de perdre ou même de souffrir, contre une formation qui n’a rien montré depuis le début de la compétition ?

Et cette équipe japonaise, comment lui accorder la moindre chance, elle qui s’est qualifiée pour les huitièmes de finale après un comportement honteux lors des dix dernières minutes contre la Pologne (refus de jeu pour assurer la qualification aux dépens du Sénégal) ?

Et puis… Et puis, il y a cette règle intangible que l’on oublie souvent et qui fait que le football est ce qu’il est. Un match n’est jamais gagné (ou perdu) avant la dernière minute. On ne le dira jamais assez, ce sport n’est pas une science exacte. C’est ce que des « Diables rouges » arrogants et trop sûrs d’eux-mêmes ont oublié.

Ils ont sous-estimé les Japonais, ils ont failli repartir manger quelques biscuits chez Dandoy. Cette Coupe du monde n’affiche peut-être pas un niveau de jeu exceptionnel mais elle nous offre des surprises en pagaille : l’Allemagne ? Dehors. L’Espagne ? La même chose. L’Arabie saoudite ? Ah oui, ça c’est normal… Bref, la Belgique aurait dû se méfier (et moi aussi…).

Bien sûr, au final, le Japon a fini par perdre mais la Belgique n’est pas passée loin d’une correction historique. Les raisons ? L’arrogance, on l’a déjà dit. Le manque de rythme aussi. Nombre de joueurs belges n’ont pas joué le troisième match de poules.

On pourrait penser qu’un tel repos ne pouvait qu’être bénéfique mais ce n'était pas garanti. On perd le rythme. Le corps fatigué par une longue saison se venge après avoir cru qu’on lui offrait enfin un long repos. Les jambes sont lourdes, les muscles se nouent.

A cela s’ajoute cette force mystérieuse qui fait gravir des montagnes aux équipes les plus faibles. Soudain, le petit est capable de l’emporter. Il multiplie les raids, il bouscule l'adverse mais, de manière imperceptible d'abord, il gâche trop d'occasions et là, on se dit qu’il ne tiendra peut-être pas le résultat. Que le scénario irrationnel va encore se dérouler sous nos yeux.

Un match de football, c’est cela aussi. Une équipe passe de la catastrophe au soulagement. L’autre de l’euphorie à l’abattement. Souvent, le plus fort reprend les commandes. Retour à la normalité. Cruauté… Les matchs à élimination directe sont les seuls à offrir ce genre de scénario. Cette coupe du monde réserve d’autres surprises. Pour notre plus grand plaisir.

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