Errare humanum est, sed perseverare diabolicum - L’erreur est humaine, l’entêtement est diabolique

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Bourguiba avait, en 1969, reconnu avoir commis une grave erreur dans les choix économiques, mais il en avait rejeté la responsabilité sur « ce salopard de Ben Salah », ce qui lui avait permis de ne pas se remettre en question. Aujourd’hui, Béji Caïd Essebsi reconnaît une erreur de taille monumentale, qui a engagé le pays dans trois années d’errements graves : « Nous nous sommes dit : au moins, nous contribuerons à ramener Ennahdha au club des partis civils. Mais, il paraît que nous avons fait une fausse évaluation. ».

Ainsi, en reniant ses engagements de la campagne électorale au nom d’une appréciation « erronée » de l’alliance avec Ennahdha, il a permis à cette dernière de se maintenir au pouvoir, et d’empêcher les progrès en matière, notamment, de développement économique ! Ce qui, normalement, devrait mettre en question la capacité des auteurs de ce genre d’erreurs de diriger les choix du pays.

Mais cela ne paraît pas être le cas. Ces aveux semblent plutôt une autre façon de désigner un bouc émissaire de la faillite, en la personne d’Ennahdha, et ainsi espérer échapper aux conséquences de son « erreur », comme Bourguiba avait pu le faire en son temps : la « farce bouffonne » que l’on n’a cessé de dénoncer, se précise encore plus.

Mais cela passera-t-il encore cette fois-ci ? Si le Président à l’esprit inventif et aux idées lumineuses espère, en déclarant la guerre à Ennahdha, le soutien, une fois encore, de ceux qui ont peur des islamistes et sur qui il compte pour le réélire en 2019 (eh oui !) malgré ses « erreurs », il est peu probable que cela soit aussi simple du côté de Montplaisir, d’autant que l’intermédiaire de 2013, Slim Riahi, ne semble plus aussi disponible pour réaliser un nouveau tour de magie…

Les Tunisiens, qu’on essaie encore de rouler dans la farine à l’occasion des élections municipales – qui auront peut-être lieu… ou pas – supporteront-ils encore d’être dirigés par des gens qui sont sujets à des « erreurs » à répétition ?

Ou les croit-on stupides au point d’avaler encore longtemps toutes les couleuvres qu’on leur présente ? De toute façon, la révélation de ses erreurs par BCE devrait être lourde de conséquences…

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