En Italie cela fut un séisme ; en Tunisie, une farce. On nous annonçait que Prince Vaillant allait terrasser l'hydre, que c'était déjà fait, que la corruption était en prison.
Personne n'a été dupe hormis les flagorneurs de toujours, les manchettes à tout fracasser, les manifestations "spontanées", le soutien "indéfectible" des belles de La Marsa, mais nous savions en réalité que c'était une vulgaire guerre de gangs, une guerre de clans mafieux qui s'étripaient au couteau.
En Italie les répliques du séisme avaient emporté des pans entiers des fondements de la vie politique. Des partis politiques avaient sombré, la démocratie chrétienne s'était effondrée sous les coups de boutoir de la justice. Le parti socialiste, son partenaire des "combinazione" avait disparu dans la tourmente jusqu'à son premier secrétaire Bettino Craxi fuyant la justice de son pays et réfugié dans la Tunisie de Ben Ali, c'est tout dire.
Mani pulite avait immunisé l'Italie par la loi et cette même loi triompha même de Berlusconi qui finit en balayant les rues.
En Tunisie des partis comme Nidaa Tounes, ses acolytes et ses satellites sont des partis gangrenés par la corruption. Ce parti est aujourd'hui au pouvoir et régente la vie politique de ce pauvre pays.
Mieux que ça sa réforme phare est une loi scélérate qui absout tous les corrompus de Tunisie et de Navarre. Prince Vaillant a mis en prison un Tartarin avec des chefs d'inculpation fantasques et fantaisistes alors que des pans entiers de la corruption sont intouchables et sont en définitive eux-mêmes les ordonnateurs de cette farce.
Nidaa Tounes : un modèle de bonne gouvernance ou quand la pègre construit l'état de droit.