Les Napolitains ont toujours chanté, depuis les origines, depuis les fondations. Ulysse, dit la légende, aurait entendu le chant des sirènes, ici, entre Capri et Sorrente. L’adage populaire est on ne peut plus explicite : « À Napoli, se non se carta se more»: À Naples si l’on ne chante pas, on meurt.
L’histoire de la ville se confond avec les plus belles pages de la musique. C’est là que naquit en premier l’engouement pour les études musicales dans les « conservatore » desquels dérive le mot conservatoire.
C’est aussi à Naples que la musique sacrée connut son apogée avec la mode des castrats, ces tout jeunes garçons que l’on émasculait pour que le timbre de leur voix reste à toujours cristallin et fluet.
Cafarelli et surtout Farinelli, tous deux castrats et napolitains, eurent à leur époque, au 18ème siècle, toute l’Europe à leurs pieds et eurent des succès dignes des grandes vedettes du music-hall et de l’opéra d’aujourd’hui.
Plus près de nous qui ne connaît « Funiculi Funicula » chanté par les grands ténors « santa lucia » ou le plus célèbre d’entre les trémolos « O Sole Moi » interprété par d’Innombrables crooneurs. Tous ces airs sont Napolitains et ont voyagé d’un bout à l’autre de la planète.
Le théâtre San Carlo a été le témoin de toutes ces pages de l’histoire de la musique à Naples, depuis l’édification au tout début du 18ème siècle, depuis les grandes heures de la musique lyrique jusqu’aux temps modernes du « bel canto ».
Stendhal en son temps avait dit que le San Carlo était le plus beau théâtre du monde, il est bien plus, il est le premier opéra du monde bien avant la Scala de Milan et bien avant encore la Fenice de Venise.
Quand vous y entrez, vous êtes saisi par la majesté et la solennité du cadre, 6 étages de loges rouge- nacré et or et un parterre de 3285 places très exactement.
On peut visiter San Carlo, relativement facilement sur réservation, assister à une représentation est une toute autre affaire.