Staline aura beaucoup marqué le paysage urbain de la ville de Moscou. Il a beaucoup démoli et beaucoup construit. De nombreux édifices, surtout religieux, ont disparu dans la tourmente pour faire place nette à ce que l'on a appelé la nouvelle architecture soviétique.
Il y'a d'abord l'histoire lugubre de " la maison sur le quai "qui n'a rien à voir avec la petite maison dans la prairie ; un imposant bloc d'immeubles, sans grâce, cubique et monomorphe, implanté sur les berges de la Moskova juste en face du Kremlin. Cet ensemble, où tous les appartements étaient identiques, où les meubles étaient tous semblables, avait été construit, début des années 30, pour loger, en quasi autarcie, la quasi totalité de la nomenklatura, l'élite soviétique.
Staline la voulait sous ses yeux pour mieux la surveiller et ensuite pour mieux la fusiller et mieux la déporter. On estime que les 2/3 des habitants de la maison sur le quai ont péri pendant cette époque de grande terreur. La maison sur le quai est aujourd'hui un site touristique où l'on vient éprouver un doux frisson de terreur bon marché.
Staline fit par la suite dans les années 50, plus grand, plus haut et plus massif, ce qui resta dans les annales de l'architecture comme l'ère du style néo-classique Stalinien. L'autocrate fit construire 7 hauts, très hauts et monumentaux buildings de forme pyramidale avec étages savamment stratifiés, tours et colonnades, tous surmontés de la flèche soviétique. Les 7 sœurs, c'est ainsi qu'on les dénomme, sont visibles de partout à Moscou.
Elles font aujourd'hui partie du patrimoine urbain de la ville de Moscou.
L'autre "grand travail" de Staline fut indubitablement la construction du métro de Moscou à nul autre métro du monde pareil.
Une féérie, une œuvre d'art, un musée de granit et de marbre, des fresques, racontant sur ses murs l'épopée soviétique. Il a été conçu pour éblouir le monde et faire oublier aux Russe la triste réalité de leur quotidien.
Staline eut pour ambition, durant son long règne de refaçonner le paysage et le visage de Moscou, pour La grande gloire des Soviets, et pour sa gloire propre. Il y réussit pour une large part, laissant une trace indélébile.
Fort heureusement il ne réussit pas à concrétiser son projet fou, un projet dantesque, la construction à cheval sur la place rouge et les berges de la Moskova du pharamineux palais des Soviets. Il était tout simplement irréalisable.