Ce matin, à Sousse c'était le cauchemar et l'horreur. Cauchemar pour nous autres usagers de la route où des armées de policiers n'avaient qu'un impératif : faire place nette et nous dérouter, si possible, aux portes de la ville.
L'horreur de voir ressurgir les détestables banderoles à la Ben Ali, l'horreur de voir nos pauvres enfants, des écoles publiques et non des écoles privées, sortis de leurs établissements, sous la pluie menaçante pour faire la claque.
L'horreur de voir les ressources de la ville de Sousse, mobilisées à nettoyer, récurer, badigeonner, pomper les flaques boueuses des orages d'une seule artère : celle du cortège. Et tout cela sous le bourdonnement guerrier d'un hélicoptère.
Je n'ai jamais autant mesuré le courroux, la hargne, l'indignation et le dégoût de mes concitoyens comme aujourd'hui.
Une ville sens dessus-dessous et tout ceci pour l'inauguration d'une peccadille et d'une pacotille pour lesquelles ne se serait même pas déplacé le maire d'une ville dans un pays démocratique et normal.
Quand un Etat ne respecte pas ses citoyens il ne peut attendre aucun respect en retour.